À la suite de l’annonce d’une nouvelle grève de la synergie régionale de Sikasso, les autorités locales du cercle de Kadiolo, agacées par les arrêts intempestifs des cours dans les écoles, ont organisé une assemblée générale, le samedi 26 novembre 2022, pour mettre en garde les enseignants contre ces grèves interminables qui, de leurs avis, piétinent le droit à l’éducation des enfants.

Pour y parvenir, ces autorités veulent agir autrement. En tout cas, dans plusieurs interventions, ils n’hésitent pas à menacer les enseignants grévistes d’agressions, pour ne pas dire de mort ; si ladite grève prévue pour le 6, 7, et 8 décembre prochain se maintient !
Pour dire non au préavis de grève de 72h de la synergie régionale de Sikasso, prévu pour ce mois décembre, les neuf maires ou leurs représentants, les 136 chefs de village du cercle de Kadiolo, les représentants par commune des associations féminines, de jeunes, les leaders religieux, ce sont réunis samedi dernier à Kadiolo, chef-lieu de cercle.
Au cours de cette assemblée, ils ont décidé d’empêcher par tous les moyens, ce énième arrêt de travail des enseignants qui perturbe le bon déroulement de l’année scolaire.
Dans un Bamanankan très laborieux, l’ensemble de ces représentants des populations ont condamné sans réserve le préavis de grève de la synergie régionale de Sikasso
En tout cas, même s’il avoue ne pas avoir la possibilité d’éviter celle de tout Sikasso, un conseiller du village de Dioumatene, dans un ton menaçant, assure que le cercle de Kadiolo ne grèvera pas cette fois !
Rappelons que ce mot d’ordre de grève fait suite à la demande, sans succès, de l’annulation de la décision de mutation du DCAP de Kadiolo, et aussi de l’annulation de la nomination d’un enseignant CT12 au poste directeur d’école.
Cette nomination par le DCAP est, selon une lettre des enseignants, adressée le 7 novembre 2022 au Directeur d’Académie d’Enseignement de Sikasso, une violation du décret N°2019-0411 portant plan de carrière du personnel enseignant.
Aussi, dans cette même lettre, ils lui ont accusé de violation de l’arrêté 2011-3282 qui détermine les conditions de mobilité et de mise en congé du personnel enseignant à travers les mutations incessantes par notes de service des enseignants du cap de Kadiolo sans implication d’aucun partenaire de l’école.
Alors qu’on observe une montée en flèche de l’adrénaline entre les deux camps, le maire de Kadiolo, Madou SYLLA, assure qu’il n’existe pas d’important conflit entre eux et les enseignants.
Pour lui, le seul problème, dit-il, est que ces enseignants n’ont aucun respect pour les populations du cercle du Kadiolo qui ne demandent que les enfants restent à l’école.
Le maire de Kadiolo a indiqué qu’ils mettront fin, ensemble avec les autres leaders régionaux, à cette idée de grève des enseignants dans leur localité, qui constituent, à son avis, une violation du droit à l’éducation des enfants du cercle.
« On souhaite qu’ils changent leur avis sur le mot d’ordre de grève, car on ne veut pas que la situation dégénère ici » a-t-il menacé, avec un ton furieux !
M. Zahana DIARRA, le Maire de DIOMATENE a indiqué que toutes les autorités administratives du cercle sont intervenues auprès des enseignants, afin qu’ils lèvent leur mot d’ordre de grève et de trouver un point d’entente sur cette affaire, mais sans succès.
Après cette assemblée des autorités du cercle de Kadiolo, les responsables de la synergie régionale des enseignants, ont fait une annonce dans laquelle, ils ont interpellé le ministère de l’Éducation nationale face à la situation.
Pour eux, le Mali est un pays de droit, et c’est pourquoi, indiquent-ils, que les syndicats de l’Éducation se sont battus pour obtenir certains textes afin de régir la corporation.
« Nous prenons l’opinion publique nationale et internationale à témoin pour des menaces faites lors de cette rencontre et par l’ensemble des forces vives du cercle » a averti la synergie; en ajoutant qu’aucune intimidation ni fanfaronnade ne pourra les pousser à s’associer à la violation des textes acquis chèrement aux enseignants.

PAR AMINA SISSOKO

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