Les artistes Babani Koné, Mariam Bah et Binguini ont été placées sous mandat de dépôt pour “injures” et “atteinte aux mœurs”, le mardi 22 juillet 2025, dans l’après-midi. Pendant que les fans sont en ébullition après l’annonce de la décision du Procureur du Pôle national anti-cybercriminalité, une lettre ouverte d’une association dénommée Femmes solidaires et autonomes du Mali vient irriter les Maliens. Beaucoup se demandent pourquoi cette association est restée silencieuse pendant que les artistes interpellées se lançaient des injures contraires à nos valeurs. Pire encore, où était cette association quand d’autres femmes du Mali ont eu des démêlés judiciaires. N’est-ce pas là une solidarité féminine à géométrie variable.
Décidément, certains Maliens ne cesseront pas de surprendre. Une association dite Femmes solidaires et autonomes trouve le courage d’implorer la clémence de la Justice pour des artistes qui ont longtemps foulé aux pieds nos valeurs sociétales.
A travers leurs actes négatifs, elles influencent négativement les jeunes qui sont en grande partie leurs fans.
En effet, depuis mardi soir le monde artistique malien est en ébullition suite à l’annonce du placement sous mandat de dépôt de trois figures emblématiques de la musique et du divertissement : Babani Koné, Mariam Bah et Binguini Bagaga. Selon plusieurs sources concordantes, la décision a été prise par le Procureur du Pôle national anti-cybercriminalité. Cette mesure intervient après plusieurs avertissements à l’encontre des personnes mises sous mandat de dépôt. Elles sont finalement incarcérées pour des chefs d’accusation sérieux, notamment “injures réciproques” et “atteinte aux mœurs”, des faits commis via les plateformes numériques.
Pendant que beaucoup de Maliens trouvent que ces incarcérations permettront de mettre de l’ordre dans le monde artistique, une association dite Femmes solidaires et autonomes prétend ‘’implorer une décision de cœur’’ auprès de la justice. Cela, en un moment où les responsabilités ne sont pas encore situées.
« Notre démarche ne se fait pas parce qu’elles sont célèbres, mais parce qu’elles sont d’abord des femmes, des mères, des épouses, des sœurs. Parce que dans chaque cellule où elles sont retenues, ce sont des foyers qui pleurent, des enfants qui s’endorment sans leurs mères, des familles qui souffrent en silence. Elles ont peut-être fauté. Nous ne sommes pas là pour juger, mais pour solliciter humblement dans la mesure du possible, qu’elles retrouvent leurs maris, enfants, parents et proches », se justifie ladite association.
Cet appel allait passer inaperçu au sein de la population, si ces femmes avaient fait le même plaidoyer pour d’autres femmes moins célèbres qui croupissent en prison. C’est pourquoi beaucoup de Maliens jugent cette demande de pardon d’inopportune.
‘’Où étiez-vous quand elles étaient dans le dénigrement ? Combien de femmes ont passé des mois voire des années enfermées ? », s’interroge des internautes en réaction à la lettre ouverte de l’Association des femmes solidaires et autonomes du Mali.
Espérons que les Femmes Solidaires et Autonomes corrigeront cette erreur en se portant désormais au secours de toutes les femmes du Mali. Ou, à défaut, se taire à jamais.
En tout cas, cette décision de la Justice met en exergue le rôle du Pôle national anti-cybercriminalité dans la régulation de l’espace numérique et la prévention des dérives. Cette action doit être menée jusqu’au bout pour situer les responsabilités, punir les coupables et élargir les non-coupables.
PAR MODIBO KONÉ