La Loi n°2024-037 du 27 décembre 2024 pour l’exercice 2025 au Mali prévoit des recettes de 2 648,9 milliards de FCFA (+10,93 %) et des dépenses de 3 229,8 milliards de FCFA (+5,18 %), avec un déficit réduit à 581 milliards de FCFA (3,6 % du PIB). Le gouvernement, dans la constance stratégique, a décidé ce mercredi 6 août 2025, d’y intégrer des ressources additionnelles (téléphonie, infrastructures) en réduisant le déficit de 40,8 milliards de FCFA, en vue d’une discipline budgétaire accrue. Les priorités nationales demeurent la sécurité, le développement économique (or, lithium, textile), et les projets sociaux. Malgré une gestion macroéconomique prudente, le contexte politique de la Transition pourrait impacter la perception de sa légitimité.
Adoptée lors du Conseil des ministres du 18 septembre 2024, définit le cadre budgétaire de l’État malien pour l’année 2025, elle reflète les priorités économiques, sociales et sécuritaires du gouvernement de transition sous la présidence du Général d’Armée Assimi Goïta et du Premier ministre, le Général de Division Abdoulaye Maïga.
En termes de prévisions budgétaires globales, le budget 2025 prévoit des recettes totales de 2 648 milliards de FCFA, soit une hausse de 10,93 % par rapport à l’année 2024. Les dépenses publiques s’élèvent à 3 229,8 milliards de FCFA en progression de 5,18 % par rapport à 2024. Ces dépenses reflètent les besoins accrus en matière de sécurité et d’investissements sociaux. Le déficit prévisionnel est réduit à 581 milliards de FCFA (environ 3,6 % du PIB), contre 682,8 milliards de FCFA dans la loi de Finances rectifiée 2024, soit une réduction de 14,92 %. Cette diminution traduit une volonté de contenir le déficit et de renforcer la discipline budgétaire, avec l’objectif de revenir au critère de convergence de l’UEMOA (3 % du PIB) d’ici à 2026.
Lors du Conseil des ministres tenu ce mercredi 6 août 2025, le gouvernement a pris la décision de soumettre au CNT un projet de loi modifiant la Loi n°2024-037 du 27 décembre 2024 portant loi de Finances pour l’exercice 2025 pour intégrer de nouvelles données économiques, sociales et sécuritaires. Cette révision, si elle est avalisée par les membres du CNT, permettra d’une part une augmentation des recettes et des dépenses pour répondre aux besoins conjoncturels, notamment sécuritaires et d’autre part une réduction supplémentaire du déficit de 40,797 milliards de FCFA, passant de 580,986 milliards à 540,189 milliards de FCFA, renforçant la soutenabilité des finances publiques.
Le gouvernement a aussi décidé de réajuster les ressources de trésorerie pour inclure des contributions supplémentaires du Programme Moderne de Contrôles des Importations (la douane fait du bon travail), report des recettes exceptionnelles versées par les sociétés de téléphonie et du Fonds de soutien aux projets d’infrastructures de base et de développement social.
Il n’est pas inutile de rappeler que la loi de Finances 2025 s’inscrit dans la continuité des efforts de la Transition pour : renforcer l’État en termes d’investissements dans la sécurité, face aux défis du terrorisme et de l’instabilité dans le Sahel ; consolider les acquis économiques à travers le soutien à la croissance économique, portée par l’exploitation de l’or, le démarrage de la production de lithium, ainsi que la relance du secteur textile. La Banque africaine de développement (BAD) prévoit une croissance de 5,3 % pour cette année 2025, contre 4,7 % en 2024 ; promouvoir un développement inclusif avec le financement de projets sociaux et d’infrastructures de base via le Fonds de soutien, pour répondre aux aspirations des citoyens ; améliorer la discipline budgétaire à travers la réduction du déficit et le respect progressif des critères de convergence de l’UEMOA.
La loi de finances 2025 s’appuie sur la prévision de croissance de 5,3 %, tirée par le secteur minier (or, lithium) et l’industrie textile. Elle reflète une gouvernance axée sur la prudence et la responsabilité, dans un contexte où notre transition cherche à consolider ses acquis tout en répondant aux attentes sociales.
Dans cette perspective, il faut aussi saluer la performance de la Direction Générale des Impôts (DGI) qui a réalisé 56,6 % des recettes de l’État en 2024, grâce à la digitalisation (ex. : plateforme E-impôt). La loi de Finances 2025 s’appuie sur ces avancées pour optimiser les recettes. Enfin, la loi des finances 2025 intègre aussi les engagements de notre pays dans le cadre de l’Alliance des États du Sahel (AES) et dans des cadres comme le Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires (juillet 2025, Addis-Abeba), où le Mali a promu des programmes de transformation alimentaire.
La Loi n°2024-037 du 27 décembre 2024 illustre une approche équilibrée entre augmentation des ressources pour répondre aux besoins sécuritaires et sociaux et réduction du déficit pour assurer la soutenabilité budgétaire. Toutefois, la réduction du déficit (3,6 % du PIB) et l’intégration de nouvelles recettes (téléphonie, infrastructures) témoignent d’une gestion proactive. La croissance prévue de 5,3 % renforce la crédibilité des prévisions.
Mais, l’arbre ne doit pas cacher la forêt, les pressions sécuritaires limitent les marges de manœuvre pour des investissements sociaux plus ambitieux. L’opacité du processus budgétaire sous la transition, critiquée par plusieurs voix audibles et crédibles, pourrait susciter des doutes sur la transparence. Cette modification intervient dans un climat de persécution des voix dissonantes (Comme Choguel Kokala Maïga, Moussa Mara et autres), toutes choses qui pourraient affecter la confiance dans la gouvernance budgétaire.
Néanmoins, l’adoption de cette loi des Finances rectificative par le gouvernement ce mercredi s’inscrit dans la continuité des efforts des autorités de la Transition pour renforcer l’État, consolider les acquis économiques, et jeter les bases d’un développement plus inclusif et durable. À travers ces ajustements, elles affirment leur détermination à gouverner avec pragmatisme, tout en tenant compte des attentes légitimes des Maliens. En prenant en charge des priorités telles que la sécurité, les télécommunications, les infrastructures et les projets sociaux. Cette révision budgétaire apparaît comme une réponse adaptée aux exigences du moment.
En plus, l’adoption de cette loi des Finances rectifiée illustre une gouvernance qui cherche l’équilibre entre rigueur économique, adaptation au contexte sécuritaire, et engagement en faveur du bien-être collectif. En cette période de Transition, le gouvernement, sous la conduite du Premier ministre, le Général de division Abdoulaye Maïga, trace une trajectoire budgétaire fondée sur la lucidité, la prudence et la responsabilité.

EL HADJ SAMBI TOURÉ

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