Après une semaine de rumeurs intenses et un silence total des autorités de transition, l’affaire dite de la “tentative de coup d’État” ou de “déstabilisation” reste toujours enveloppée de mystères.

Depuis le 5-6 août 2025, les autorités militaires ont, semble-t-il, procédé à une vague d’arrestation au sein des forces de défense et de sécurité, dont des officiers supérieurs et subalternes, principalement issus de la garde nationale et d’unités clés comme l’aviation ou la direction de l’information des armées.
Plusieurs figures emblématiques des FAMa sont citées, à tort et à travers, et souvent jetées à la clameur publique.
Au-delà de ces rumeurs non confirmées, ce qu’il faut retenir, c’est qu’il n’y a pas eu de coup d’État avorté au sens classique du terme (pas de tirs, pas de prise de pouvoir visible), mais sûrement une opération préventive contre un complot présumé comme dans toutes les armées.
Sur le silence d’église des autorités de la transition qui n’ont fait aucune communication officielle, pour beaucoup d’observateurs, ce mutisme a alimenté des “folles rumeurs” sur les réseaux sociaux et dans les médias : spéculations sur un coup d’État imminent, accusations d’implication étrangère (France, Algérie), ou même de purge interne pour éliminer des clans rivaux.
Ce silence a renforcé l’opacité et la méfiance. Dans un contexte de transition souverainiste, cela illustre la stratégie de contrôler l’information pour éviter toute contestation.
Beaucoup d’analyses pointent du doigt une purge politique pour consolider le pouvoir du Général Assimi GOÏTA. Les arrestations coïncident avec l’absence du ministre de la Défense Sadio CAMARA (en mission au Niger et Burkina Faso puis à Moscou), et visent majoritairement ses proches, suggérant des tensions au sommet de l’Etat.
D’autres voix évoquent une menace réelle : fractures dans l’armée dues à la corruption, au mécontentement face à l’insécurité persistante (attaques terroristes au nord et centre), et à la priorisation de purges internes sur les combats contre JNIM ou l’EIGS.
En effet selon une critique récurrente envers la transition : elle semble accorder une importance stratégique plus immédiate à l’élimination des dissidents ou rivaux internes (via des arrestations massives comme dans cette affaire de coup d’État) qu’à l’intensification des efforts contre les groupes djihadistes comme le JNIM (Jama’at Nasr al-Islam wal Muslimin, affilié à Al-Qaïda) ou l’EIGS (État islamique au Grand Sahara).
L’affaire du vrai faux coup d’Etat révèle des fractures profondes dans l’armée et la transition, exacerbées par une transition qui s’use au pouvoir et au front en luttant contre l’ennemi.
Politiquement incorrect, mais substantiel : sans transparence, cela risque de transformer des rumeurs en réalité, favorisant une instabilité accrue, alors que le Mali a besoin de stabilité et d’apaisement.
Après une semaine de course effrénée aux rumeurs, l’affaire du coup d’Etat pourrait se résumer à une purge opaque contre une déstabilisation présumée, sans preuves publiques, qui exposerait les vulnérabilités de notre transition. Sans communication officielle, les rumeurs persisteront, aggravant potentiellement les tensions. Qu’à Dieu ne plaise.

PAR SAMBI TOURÉ

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *