La coordination des Chefs de griot de la Commune I du district de Bamako (CCGC) organise, du 17 au 19 septembre 2025, des journées d’échanges sur le rôle et la place des Hommes de caste dans notre société.
Ces journées d’échange visent, selon ses initiateurs, à édifier les Hommes de caste de leur rôle dans la société.

La cérémonie d’ouverture des activités était placée sous la présidence de M. Oumar TOGO, maire de la Commune I. Celui-ci avait à ses côtés, le Coordinateur des Chefs de griots de la CCGC, Djéliman SOUMANO ; le coordinateur des chefs de quartiers, Sory DIALLO ; le président du Conseil communal de la jeunesse, Ibrahim Boubacar KEITA ; l’artiste Djéli Kandia KOUYATE ; des représentants des griots du Mandé ; de Ségou ; de Fana ; etc.
Les parrains de l’évènement sont entre autres : Ousmane DRAME, président de l’Université privée Ahmed Baba (UPAB) ; Dr Ichacka Moumine KONE, secrétaire exécutif permanent du Haut conseil national de lutte contre le SIDA (HCNLS) et Oumar Sidi Aly, ancien conseiller municipal.

Dans son propos, Djéliman SOUMANO a expliqué que cette initiative d’échanges entre les griots faisait suite à un constat amer.
Il a signalé qu’aujourd’hui dans notre pays dont on parle de Mali Kura, a besoin de toutes ses sensibilités ; mais, spécialement les Hommes de caste et plus particulièrement les griots.
Le Coordinateur des chefs de griot a révélé que le constat est que les Hommes de caste ne savent pas qui doit jouer quel rôle dans notre société.
Cela apporte beaucoup de confusion et d’amalgames, selon lui.
Parce qu’aujourd’hui, explique-t-il, souvent, on voit le forgeron en train de jouer le rôle du griot comme le griot joue le rôle du forgeron et d’autres Hommes de caste.
Le coordinateur Djéliman SOUMANO a dénoncé que ces pratiques seraient un danger pour la société.
Raison pour laquelle, selon lui, la coordination des chefs de griot de la commune I a jugé nécessaire d’organiser ces journées d’échanges pour qu’ensemble, les Hommes de caste puissent déterminer leur rôle.
« Que chacun soit mis dans la mission et qu’il n’y ait plus cet amalgame dans le pays », a espéré Djéliman SOUMANO.
Par ailleurs, le coordinateur des griots de la commune I a souligné que nul n’est censé connaître quelqu’un sans le connaître dans sa dimension culturelle.
Cette dimension culturelle, selon lui, détermine le rôle que doivent jouer les Hommes de caste.
« Nous sommes gardiens des traditions, garants des coutumes, dépositaires des mémoires collectives, acteurs de la cohésion sociale, communicateurs traditionnels, et médiateur de la république. Si, en ayant toutes ces importances, ce qu’aujourd’hui, les Hommes de caste ne sachent pas comment jouer ce rôle, ils perdent leur sens par fini », a-t-il rappelé.
Enfin, Djéliman SOUMANO a annoncé que les recommandations de ces journées seront déposées au ministère de l’Administration territoriale pour en faire une loi. Parce qu’aucune loi ne protège les griots au Mali, affirme-t-il.
Au nom des parrains, Ousmane DRAME s’est réjoui de l’initiative. Il a reconnu que les Hommes de caste jouent un rôle important dans notre société.
Selon le président de l’UPAB, ce rôle doit être préservé et sauvegardé pour que la société soit équilibrée. Car, il y a des choses que les nobles appelés ‘’Diatigui’’ ne peuvent révéler, compte tenu des réalités socio-culturelles de notre pays. Mais, selon Ousmane DRAME, ce rôle est dévolu aux Hommes de caste. Il a témoigné que les Hommes de caste peuvent éteindre le feu entre deux frères, deux villages et deux communautés.
« Si les Hommes de caste arrivent à jouer pleinement leur rôle et leur mission, notre société se sentira mieux. C’est pourquoi, nous ne pouvons pas rester en marge de cet évènement », a indiqué le président de l’Université privée Ahmed Baba.

PAR SABA BALLO

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