Après le bouclage du brûlant et gênant dossier des équipements militaires et de l’avion présidentiel, la justice malienne est de retour avec un autre gros dossier dans le cadre de la lutte contre la corruption et la délinquance financière, à savoir : celui de l’Affaire dite « Paramount et Embraer».

Selon certaines sources judiciaires, une quinzaine de personnes dont un ancien Premier ministre, au moins trois ex ministres, et quatre généraux de l’armée ont été inculpés et renvoyés ce jeudi 18 septembre devant la chambre criminelle du Tribunal de grande instance de la commune 3 de Bamako pour « faux, usage de faux, atteinte aux biens publics et blanchiments ».

Parmi les personnes inculpées, nous avons les anciens ministres : Igor Mamadou DIARRA, Tiéman Hubert COULIBALY, Tiéna COULIBALY, ainsi que l’ancien Premier ministre Boubou CISSÉ.
À ces civils s’ajoutent les généraux Moussa Bemba KEITA, Mahamane TOURE, Souleymane BAMBA, Moustaph DRABO ainsi que le Colonel-major Nouhoum DABITAO, précédemment condamné à 10 ans de prison ferme dans l’affaire d’équipements militaires.
Pour rappel, dans cette affaire, les autorités de la Transition avaient lancé un mandat d’arrêt international contre plusieurs hauts responsables du régime défunt d’IBK.
Cet autre procès en gestation aura vocation à tirer au clair les conditions dans lesquelles s’est opérée l’acquisition d’une quarantaine d’engins blindés «Marauder» avec la société sud-africaine Paramount comme fournisseur.
Si la procédure de passation du marché s’est effectuée dans les conditions de régularité requise, la commande desdits engins reste partiellement en souffrance depuis une dizaine d’années.
En cause, la société sud-africaine pointe du doigt le non-respect des engagements contractuels par la partie malienne.
La livraison du restant des équipements militaires n’est conditionnée qu’au règlement d’un reliquat de quelques milliards après le versement de plusieurs tranches de paiements à Paramount.
Mais les autorités de la Transition ne l’entendent pas de cette oreille et y voient une nébuleuse savamment orchestrée aux dépens de l’Etat.
Sauf que le procès risque de tourner court avec l’absence de la quasi-totalité des principaux acteurs du dossier.

Par Abdoulaye OUATTARA

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