Face à la grogne des syndicats des travailleurs du Mali, le gouvernement a annoncé le maintien du paiement des salaires de 6 000 agents disposant d’un récépissé d’enrôlement, dont les noms apparaissent par erreur sur la liste des fonctionnaires fictifs. La décision a été rendue publique ce jeudi 18 septembre, à l’issue d’une rencontre entre les ministres de la Fonction publique, Fassoum COULBALY, et de la Refondation, Bakary TRAORE, avec les responsables syndicaux.
Au terme de la rencontre, le ministre Bakary TRAORE s’est confié à la presse en rappelant que dans le rapport, il y avait plus de 158 000 agents de l’État, sur lesquels 122 000 agents identifiés. Et au bout du compte, le rapport a établi qu’une bonne partie des agents de l’État n’étaient pas identifiés, dont le nombre s’élevait à plus de 36 000.
Selon lui, la situation des agents enrôlés, mais mal identifiés, ne saurait être confondue avec celle des « fictifs ». Ainsi, il a précisé que parmi les 122 000, il se trouve qu’il y a à peu près « 6 000 agents, qui ont été identifiés et qui ont leur reçu, mais dont l’identification n’a pas été bien faite, n’a pas été validée ». En clair, malgré leur enrôlement, ils figurent dans la liste des agents fictifs.
Face à la situation, a indiqué le ministre TRAORE, le gouvernement a décidé de trancher en les mettant dans leur droit : « Puisqu’ils ont reçu un reçu de la part de l’État qui atteste qu’ils existent, qu’ils sont identifiés, ça va de soi qu’on leur paye leur salaire du mois de septembre. Ils seront payés. C’est la décision qui a été prise après concertation avec les plus hautes autorités. »
Le ministre a toutefois précisé que le paiement pourrait connaître un léger décalage : «Ils auront leur salaire peut-être avec un léger retard par rapport aux autres dont les salaires ont été déjà engagés. » En parallèle, des équipes mixtes seront déployées « dans les différentes régions pour enrôler ceux qui n’ont pas été bien enrôlés, et même ceux-là qui sont parmi les inconnus et qui peuvent se faire enrôler ».
Pour sa part, le ministre Fassoum COULIBALY a ajouté que le paiement des salaires aux 6 000 agents concernés n’est pas une carte blanche qui leur est donnée puisque, explique-t-il, ils ont l’obligation de se faire enrôler dans le délai de grâce de trois mois.
« Maintenant, s’agissant des 36 000, leur salaire ne sera pas payé en septembre. Ils ont l’obligation aussi de se faire enrôler dans le délai de grâce », a insisté le ministre COULIBALY.
Du côté des syndicats, l’UNTM, par la voix d’Hamadoun BAH, a salué la décision tout en appelant à l’équité : « Ce qui est logique, c’est de payer quand même les 6 000 agents qui sont venus s’enrouler, mais sur lesquels il y a eu des difficultés. Et ces difficultés peuvent relever de ceux qui sont venus s’enrouler, comme ça peut relever du système lui-même ».
Pour rappel, le gouvernement a fixé un délai de trois mois à tous les agents concernés pour régulariser leur situation.
PAR SIKOU BAH