L’affaire des fonctionnaires fictifs est loin de connaître son épilogue. Malgré les assurances données par des membres du gouvernement, jeudi passé, les syndicats d’enseignants restent sur leur pied de guerre. Ils projettent d’enclencher un mouvement de grève au cas où des enseignants détenant leurs récépissés d’enrôlement seraient privés de leurs salaires du mois de septembre.
Pour prévenir les autorités, ils ont adressé une correspondance au Gouverneur du district de Bamako appelant à la non suspension des salaires.

Dans une correspondance adressée au gouverneur du district de Bamako, la coordination des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 du district de Bamako affirme avoir appris avec indignation la suspension des salaires de certains de leurs militants.
Pour éviter cette situation, la coordination demande l’implication personnelle du gouverneur afin que les militants ayant leur récépissé ne soient victimes d’une situation dont ils ne sont nullement responsables.
« La coordination des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 du district de Bamako se verra dans l’obligation d’observer un arrêt de travail en cas de suspension des salaires desdites personnes », prévoit la coordination.
Par ailleurs, la coordination exhorte les parties à la persévérance et au respect des engagements.
En effet, face à la grogne des syndicats des travailleurs du Mali, le gouvernement a annoncé, jeudi dernier, le maintien du paiement des salaires des 6 000 agents disposant d’un récépissé d’enrôlement, mais dont les noms apparaissent, par erreur, sur la liste des fonctionnaires fictifs.
Lors de ladite rencontre avec la presse, le ministre Bakary TRAORÉ avait expliqué que dans le rapport, il y avait plus de 158 000 agents de l’État, sur lesquels 122 000 agents identifiés. Et au bout du compte, le rapport a établi qu’une bonne partie des agents de l’État n’étaient pas identifiés, dont le nombre s’élevait à plus de 36 000.
Selon lui, la situation des agents enrôlés, mais mal identifiés, ne saurait être confondue avec celle des « fictifs ».
Ainsi, il a précisé que parmi les 122 000, il se trouve qu’il y a, à peu près, « 6 000 agents, qui ont été identifiés, qui ont été enrôlés, qui ont leur reçu, mais dont l’identification n’a pas été bien faite, n’a pas été validée ».
En clair, malgré leur enrôlement, ils figurent dans la liste des agents fictifs.
Face à la situation, a indiqué le ministre TRAORÉ, le gouvernement a décidé de trancher en les mettant dans leur droit : « Puisqu’ils ont reçu un reçu de la part de l’État qui atteste qu’ils existent, qu’ils sont identifiés, ça va de soi qu’on leur paye leur salaire du mois de septembre. Ils seront payés. C’est la décision qui a été prise après concertation avec les plus hautes autorités ».
Le ministre a toutefois précisé que le paiement pourrait connaître un léger décalage : « Ils auront leur salaire peut-être avec un léger retard par rapport aux autres dont les salaires ont été déjà engagés ».
Donc les autorités doivent s’impliquer afin que les services chargés du traitement des salaires redoublent d’effort afin de mettre dans leur droit les agents qui ont leurs récépissés d’enrôlement.
La seule condition pour mettre notre école à l’abri d’une paralysie dès la rentrée prochaine.

PAR MODIBO KONÉ

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