Le 1er forum sur le développement de l’Agriculture dans l’Espace de la Confédération des Etats du Sahel (AES) s’est achevé ce samedi 20 septembre avec une ambition pour les trois pays d’augmenter la part du Secteur Agricole pour atteindre au moins 15% des budgets nationaux ; d’aménager-réhabiliter deux millions (2 000 000) d’hectares dans l’espace confédéral.
La réunion d’ouverture de ce premier forum a été présidée par le Premier ministre, Abdoulaye MAÏGA, qui avait à ses côtés le ministre de l’élevage et de la pêche, Youba BA ; le ministre de l’Agriculture du Mali, Daniel Siméon KELEMA; le ministre de l’Agriculture et de l’élevage du Niger, le colonel Mahaman Elhadj Ousmane ; le ministre délégué auprès du ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, des ressources animales et halieutiques du Burkina Faso, Dr Amadou DICKO.
Ce forum a été suivi de la réunion de deux jours des experts de l’Alliance des Etats du Sahel dont les recommandations ont été examinées puis validées par ledit forum. Ainsi, les ministres de l’AES en charge de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche ont donné leur quitus à la vision « A l’horizon 2035, la Confédération des Etats du Sahel dispose d’une Agriculture compétitive, durable et inclusive assurant la souveraineté alimentaire et contribuant à l’amélioration des conditions de vie des populations de l’espace confédéral » dans le cadre de l’élaboration d’une politique Agricole confédérale.
Les ministres ont approuvé les recommandations formulées par les experts. Il s’agit entre autres : instaurer des documents confédéraux relatifs à la transhumance du bétail ; harmoniser les cadres juridiques du foncier Agricole à court terme et adopter une réglementation commune à moyen terme ; mettre en place un système confédéral d’informations sur les marchés AgroSylvoPastoraux et Halieutiques ; promouvoir la mise en place des Agropoles et des Hubs confédéraux spéciaux de production.
Au titre des investissements confédéraux dans le secteur agricole, les ministres sont convenus d’augmenter la part du secteur agricole pour atteindre au moins 15% des budgets nationaux ; d’aménager-réhabiliter deux millions (2 000 000) d’hectares dans l’espace confédéral. Ils sont convenus aussi de réaliser quatre (04) Agropoles au sein de l’espace confédéral. La zone Office du Niger au Mali a été retenue pour l’Agropole Riz contre la zone des trois frontières pour l’agropole Bétail-viande. Le Niger abritera les Agropoles Filières oléagineuses et Niébé et le Burkina Faso pour l’Agropole Horticulture et maraichage. Ils ont également recommandé d’élaborer un Plan de mise en œuvre des actions de synergie identifiées, assorti d’une feuille de route.
A l’ouverture de ce forum, le ministre délégué du Burkina Faso, s’est réjoui de la tenue de ce forum qui, selon lui, « marque une étape décisive dans la marche résolue de nos trois États vers la souveraineté alimentaire, condition essentielle de notre indépendance, de notre dignité et de notre résilience collective ».
Pour lui, l’initiative dépasse le cadre d’un simple rendez-vous technique. Il s’agit, explique-t-il, bien plus qu’une réunion technique, mais d’une réponse politique et stratégique face à l’urgence alimentaire en posant les fondations d’une politique agricole commune de la Confédération.
A cet effet, a-t-il appelé, il s’agit de mettre « en commun nos expériences, nos ressources, pour mutualiser les efforts et lever les contraintes qui pèsent sur notre développement agricole » avant de relever la nécessité de « transformer nos terres en champs productifs, nos éleveurs et nos pêcheurs en acteurs prospères, et nos marchés en espaces dynamiques de prospérité partagée ».
Pour sa part, le Premier ministreAbdoulaye MAIGA a relevé que l’AES dispose de grands atouts en termes de population et d’espace, précisant que la Confédération entourée de onze pays voisins, couvre une superficie d’environ 2,8 millions de kilomètres carrés et abrite plus de 75 millions d’habitants, dont une grande partie sont les jeunes.
« Son produit intérieur brut cumulé atteint 130 milliards de dollars américains », a-t-il déclaré, avant de rappeler que l’espace sahélien « dispose de ressources considérables, telles que des terres fertiles, de l’eau, des sources d’énergie et constituent l’un des plus grands réservoirs de ressources minières au niveau mondial ».
Le chef du gouvernement malien a aussi reconnu la fragilité du secteur.
« Il est évident que nos performances dans ce domaine restent limitées en raison de la faiblesse de nos systèmes de production, de notre vulnérabilité aux variations climatiques, ainsi que du faible niveau de mécanisation et de l’insuffisance du financement du secteur agricole », a-t-il poursuivi. D’où l’importance, selon lui, de ce forum, qui doit permettre de « synchroniser cette priorité nationale et confédérale avec les réformes structurelles et les actions intégrées nécessaires au développement de l’agriculture ».
PAR SIKOU BAH