WaterAid a lancé, ce mardi 30 septembre 2025, sa campagne « Santé de la femme » en lien avec l’eau, l’hygiène et l’assainissement à la faveur d’une conférence de presse. Cette initiative de trois ans entend contribuer à l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) dont l’échéance arrive à terme d’ici à 2030.
La conférence de presse était animée par le directeur programme et plaidoyer de WaterAid, Aly SOW et le directeur exécutif du CN-CIEPA Wash, Boureïma TABALABA. Ils avaient à leurs côtés la directrice par intérim de WaterAid, Fanta DIALLO ; la directrice de l’Office National de la Santé de la Reproduction (ONAS), Mme MAÏGA Salimatou MAÏGA.
La nouvelle initiative vise à améliorer l’accès à l’eau potable, à l’hygiène et à l’assainissement dans les établissements de santé, en particulier dans les services de maternité et de néonatologie.
« Elle place la santé de la femme au cœur des préoccupations », a indiqué M. SOW, tout soulignant que la campagne sera un cadre d’appel à l’action, à la mobilisation, mais aussi de plaidoyers en vue de l’intégration des paquets Wash dans le programme de santé.
Le lancement de cette initiative intervient dans un contexte préoccupant. Selon les chiffres présentés, plus d’un million de mères et de nouveau-nés meurent chaque année dans le monde à cause d’infections contractées lors d’accouchements dans des conditions d’hygiène insuffisantes.
Au Mali, en 2024, un total de 57 % des établissements de santé, des centres de santé communautaires, centres de santé de référence et hôpitaux ne disposaient pas de douches destinées aux femmes ayant accouché.
Cette situation est accentuée dans le milieu rural, exposant les femmes et leurs enfants à des risques d’infection.
La campagne, prévue pour une durée de trois ans (2025-2028), mettra en œuvre des activités de plaidoyer auprès des décideurs politiques, des collectivités territoriales, des partenaires techniques et financiers ainsi que du secteur privé afin de mobiliser des ressources en faveur de l’accès à l’eau, à l’hygiène et à l’assainissement dans les structures sanitaires.
Des activités de proximité et des messages de sensibilisation seront diffusés à grande échelle pour impliquer également les associations de femmes, les agents de santé et les communautés, a annoncé M. SOW.
Financée par une Fondation canadienne, les zones concernées par cette campagne ont été choisies suivant le faible du taux d’accès à l’eau, l’hygiène et à l’assainissement.
Dans le cercle de Baraoueli où WaterAid évolue déjà, 11 centres de santé seront couverts par l’initiative, a précisé Aly SOW, avant d’ajouter qu’outre notre pays, ladite campagne est déployée dans 15 autres pays d’intervention de WaterAid.
De son côté, M. TABALABA a relevé le défi de financement au plan national pour en vue de l’atteinte de la couverture universelle de l’accès, à l’eau et à l’hygiène.
Selon lui, le montant affecté à ce secteur ne dépasse les 2,5% du budget national, relevant des préoccupations majeures pour atteindre les objectifs.
Conséquence, en dépit des efforts consentis, il existe encore des centaines de villages qui n’ont pas l’accès au Wash.
“Le combat que nous menons est immense. Dans le cadre de cette campagne, CN-CIEPA mènera des plaidoyers afin que l’opinion publique et les décideurs soient sensibles à cette problématique assez majeure dans notre pays”, a indiqué le directeur exécutif de CN-CIEPA.
Les organisateurs de la campagne ont souligné qu’assurer l’eau, l’hygiène et l’assainissement dans les établissements de santé ne se limite pas à améliorer les conditions de travail du personnel soignant, mais permet surtout de sauver des vies.
« Zéro infection associée aux soins, c’est possible, à condition de prioriser l’eau, l’hygiène et l’assainissement », ont-ils martelé. Également, des acteurs de la santé associés à cette conférence de lancement ont témoigné qu’il n’y a pas de soins de qualité sans l’eau et l’hygiène.
PAR SIKOU BAH