La sentence est enfin tombée, sous les hourrahs et les roulements de tambours des souverainistes, hier opposés à toute intervention étrangère et, depuis plusieurs années, sur les remparts, demandant le départ de l’autre force d’occupation internationale, la Minusma, après le congédiement de Barkhane. Lors de la 9350ème session du Conseil de Sécurité, consacrée à l’examen du rapport trimestriel du Secrétaire général des Nations Unies sur la situation au Mali, tenue à New York, ce vendredi 16 juin 2023, le gouvernement, à travers la voix de son ministre des Affaires étrangères, «a pris l’option stratégique de demander le retrait sans délai de la MINUSMA, la Mission multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA)».
Dans une lecture fine, il y a eu duperie sur la marchandise. Au lieu de stabiliser la situation et d’écarter les menaces en empêchant les djihadistes de se fixer à perpétuelle demeure, la mission onusienne s’est enlisée dix ans durant, émiétant l’autorité de l’État, attisant les tensions intercommunautaires, instrumentalisant et politisant la question des droits de l’Homme et, par-dessus tout, se montrant incapable de maintenir la paix où elle n’existe pas à proprement parler. En dix ans de présence, l’insécurité s’est étendue et la quiétude des populations mise à rudes épreuves. Il est clair que les casques bleus déployés n’ont pas atteint l’objectif initial affirmé : aider le Mali.
Par ailleurs, les exigences de la mission quant à l’usage de notre espace aérien et la non prise en compte des fortes réserves du gouvernement sur options et des attentes légitimes des populations maliennes concernant le mandat de la MINUSMA sonnent comme un diktat inacceptable et une négation de notre souveraineté.
Alors, le Mali fait sienne la célèbre expression de Me Lamine Gueye : «Un OUI n’a de sens que si celui qui le prononce a la capacité de dire NON…»
Le Mali dit donc NON, un grand NON définitif.
Sans rejeter toute aide ou assistance en matière de lutte contre le terrorisme, pour le Mali, souverain, «la responsabilité première de la défense du territoire national et de la protection des populations ainsi que des biens relève avant tout de l’Etat malien».
Continuons de renforcer la capacité et l’équipement de nos forces de défense et de sécurité. Car, comme le dit le président Assimi Goïta, «personne d’autre ne fera le Mali à la place des Maliennes et des Maliens».
Assumons-nous et soyons nous-mêmes. Le bout du tunnel va être difficile à atteindre ; mais, la Nation malienne triomphera.
Par Sikou Bah