L’examen emblématique ducursus scolaire, le Baccalauréat (BAC) a commencé à donner partout son verdict pour cette année. Selon les estimations, dans la région ouest-africaine (UEMOA), le taux de réussite pour le BAC 2025 serait au Mali de 27,48% ; Burkina de 56,45% ; R.C.I de 40,55% ; Sénégal de 42,85% ; Togo de 72,63% ; Bénin de 73,02%…
Le taux de 27,48% en 2025, bien qu’encore faible, marque une légère progression par rapport à l’annnée dernière (+0,06 point) et s’inscrit dans une tendance à la hausse depuis 2022. Cette amélioration, bien que modeste, reflète des efforts dans le système éducatif, comme le renforcement de la qualité de l’enseignement, la sécurisation des examens et la réduction de la fraude.
Cependant, ce taux reste bien en deçà des standards internationaux (où des pays comme la France affichent des taux supérieurs à 90%) et régionaux (où des pays comme le Togo affichent des taux supérieurs à 70%). Le taux de réussite dans notre pays reste structurellement bas, en partie à cause des défis persistants : grèves fréquentes des enseignants, classes surchargées, manque de matériel pédagogique, insécurité dans certaines régions, et faibles investissements dans l’éducation.
Les autorités de la transition ont mis en place, depuis la rectification, des mesures pour améliorer la qualité de l’enseignement, sécuriser les examens et réduire la fraude, ce qui explique la légère progression observée en 2025.
Le taux de réussite de 27,48% est à la fois une performance et un échec. D’un côté, il marque une légère amélioration par rapport aux années précédentes et témoigne des efforts des autorités pour réformer le système éducatif dans un contexte difficile. De l’autre, il reste insuffisant au regard des standards régionaux et des besoins du pays en termes d’éducation et de développement. Comparé aux autres pays de l’Afrique de l’Ouest, le Mali se situe dans la fourchette basse, pour ne pas dire que nous sommes bon dernier.
Pour que ce taux devienne une véritable performance, des investissements massifs dans l’éducation (infrastructures, formation des enseignants, accès équitable) et une stabilité politique et sociale sont nécessaires.
En attendant, nous devrions capitaliser sur cette progression modeste tout en visant des objectifs plus ambitieux, comme ceux des pays voisins qui atteignent des taux de réussite supérieurs à 50%.
El Hadj Sambi TOURE