Dans la guerre narrative (la guerre de communication) que nous menons contre l’ennemi, ce ne sont pas les hommes qui nous manquent, ni les armes, les minutions, ni les bombes, ni les drones… mais bien les arguments. Les Maliens ont ingurgité assez de légendes urbaines et de balivernes commentées quotidiennement. Aujourd’hui, ils s’interrogent. Le peuple résilient de notre pays veut un gage d’assurance et de réassurance, loin des fables des marchands d’illusions de réseaux sociaux, des videomans kritikratas, des activistes pritipratas…

Même les Malinké comprennent aujourd’hui grâce au boom informationnelle que dans le contexte de la refondation de notre nation, face à la ténacité et au surarmement de nos ennemis, que ce ne sont pas à coup de lyrismes et de complaintes, surtout pas de sornettes, que notre pays gagnera la guerre, celle du narratif et du progressif. Nul n’est aujourd’hui benêt. Le Peuple du Mali dans sa résilience sait désormais faire la part des choses entre une information commentée avec force patriotisme et une vaine désinformation ; et il refuse d’avaler les raccourcis de ceux qui ne peuvent justifier un honorable et respectable SMIC (savoir minimum indispensable pour une conversation).
Aucun patriote malien ne souhaitera et n’applaudira aujourd’hui une remise en cause de notre choix irréversible pour la souveraineté, la dignité et le progrès de la nation. Il n’y a pas d’alternative concurrentielle à l’option stratégique en cours depuis 5 ans, sinon la classe politique n’allait pas être terrassée et liquidée par des militaires qui n’ont rien à prouver de leur patriotisme et leur engagement clair à conduire le Mali à bon port dans le chantier de la vertu et de l’exemplarité. Nka ni fali be i bin i te a tilo ye.
La dissolution des partis politiques (shiè ma bo a fan kan) doit inviter à tirer les leçons du passé, et à sortir de la politique dabri-dabri. Le président IBK (paix à son âme) a été lâché ici en fin de course il y a 5 ans. Pour le faire partir, on avait soutenu que c’était lui la cause de tous les malheurs du Mali. Choguel a été combattu en plein vol de juin 2021 à novembre 2024, y compris par ceux qui changent de parti politique comme de chemise et se délectent d’avoir séjourné dans les geôles de la transition. Lui aussi a été accusé d’être contre la transition comme Binandjan et d’être le seul obstacle à la réussite de la transition. Ça fait 5 ans que l’un a été destitué, 8 mois que l’autre a été défenestré. Où en sommes-nous?
Ce ne sont pas les grandes gueules sur les réseaux sociaux sans SMIC qui définissent la politique de la nation et les options stratégiques de l’Etat. Encore moins les martyrs aux convictions saisonnières qui voltigent comme des papillons d’un camp à un autre sans jamais être dans celui du Maliba éternel.
Il n’y a pas d’expert qui soit absolument compétent. Nous avons la modestie de ne pas prétendre en être un. Parce que la sagesse ancestrale conseille de se méfier d’une personne trop compétente, car elle risque de manquer d’humanité. Aussi au Mali, les réseaux sociaux sont devenus un terrain fertile et expérimental pour le populisme, promouvant des fripouilles, des populistes et des apatrides, drapés souvent dans de costumes de faux martyrs et pseudo-victime du régime de Assimi Goïta, de berner et duper le bon avec un large public tout en contournant les médias traditionnels. Avons-nous plaidé pour notre chapelle ? Le populisme, souvent caractérisé par un discours anti-français, trouve un écho particulièrement favorable sur les réseaux sociaux où pourtant les critiques du système sont facilement partagées et amplifiées.

Par El Hadj Sambi TOURE

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