ontrairement à la résolution N°2690 du 30 juin 2023 des Nations Unies et au planning de rétrocession convenu avec les autorités maliennes, la mission onusienne quitte Kidal, plus tôt que prévu, ce mardi 31 octobre 2023, en laissant le camp entre les mains des groupes armés séparatistes et terroristes qui ne veulent pas que l’armée malienne et le Mali hument l’air de la ville.

Si elles étaient les premières arrivées dans l’Adrar des Iforas, il y a dix ans (le 31 janvier 2013), les forces armées tchadiennes sont les dernières à quitter la ville, ce mardi 31 octobre 2023, «sous le regard coopératif des forces du CSP-PSD», selon Attaye Ag Mohamed, ex-chef de la délégation de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). En effet, venues sur injonction de la France (le Tchad avait refusé de venir à la demande du Mali), en l’absence des forces de défense et de sécurité maliennes, les forces tchadiennes avaient été déployées pour sécuriser la ville de Kidal. Leur commandant, le général tchadien Mahamat Idriss Déby Itno (dit Kaka, actuel président du Tchad qui a pris la place de son père assassiné) indiquait sur RFI, le jeudi 31 janvier 2013 : «on n’a pas eu de problèmes avec les gens du MNLA avec qui on a une très bonne relation d’ailleurs».
Pendant 10 ans, l’armée tchadienne a gardé ses bonnes relations que le ministre français de la défense de l’époque, Jean Yves Le Drian, n’avait pas hésité à décliner, le mercredi 23 janvier 2013, en amitié qui frisait la complicité : «je le dis pour aujourd’hui (…) et aussi pour demain. Les Touaregs, sauf ceux qui se sont laissés embrigader par des groupes terroristes que nous condamnons totalement… Mais les Touaregs sont nos amis (…) Quand ils sont dans leurs territoires au nord du Mali, ils sont chez eux, et il importe de les respecter…».

Pendant dix ans, il n’en a pas été autrement. Les ‘‘Touareg’’ de la France, ceux qui sont revenus dans ses bagages en janvier 2013 (après avoir été défaits sur le terrain par Ansardine et le Mujao, et chassés du Mali) ont été respectés et protégés, par les Forces françaises et par les forces tchadiennes avec lesquelles elles ont eu aucun incident.
Toutefois, dès l’entame de la trahison, le jeudi 30 mai 2013, plus de 3 000 personnes se sont rassemblées à Gao pour interpeller le président français François, HOLLANDE, sur la situation bizarre de Kidal, offert aux séparatistes soudainement réhabilités du MNLA. Lors du rassemblement organisé par des groupes de jeunes et de femmes sur la place centrale de Gao, la mise en garde de la coordination de la jeunesse de la capitale des Askia et des descendants de Sonni à la France était prémonitoire : «tu as libéré le Mali des terroristes, maintenant libère Kidal, sinon avec toi, le Mali va divorcer brutalement».
Mais, en force occupante, qui surveille les faits et gestes de l’unité malienne déployée à Kidal, la France pouvait-elle dévoiler son double-jeu qui consistait ‘‘d’un côté (à dire aux Maliens) que Kidal est une partie du Mali et, dans le même temps, elle agit comme si cette ville n’appartenait pas au Mali ?’’.
En effet, malgré la «reprise» de la ville par les ‘‘forces de libération’’, Kidal est laissée au bon vouloir du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) rapatrié du camp de Ber par Serval et installé aux commandes de Kidal qui la régente avec les petits groupes alliés, depuis longtemps opposé à l’Etat et qui combattent pour un Etat touareg, tous revenus à Kidal à la faveur de l’intervention internationale. En vérité, dit une dépêche de l’AFP reprise par le Monde le 31 mai 2013 : «l’armée française, qui occupe l’aéroport de la ville, ne semble pas avoir la volonté de s’opposer à la rébellion touareg. Le MNLA s’oppose à la venue de l’armée malienne dans la région».
Faut-il, dès lors s’étonner, quand dix après, la force française et la force onusienne sont chassés de notre pays parce qu’elles n’ont atteint leurs objectifs qui étaient ‘‘de détruire le terrorisme, d’aider le Mali à recouvrir l’intégrité de son territoire et appliquer les résolutions des Nations Unies’’ ? Faudrait-il être surpris de l’attitude de la Minusma qui piétine la résolution 2690 du Conseil de sécurité en laissant l’emprise de Kidal aux séparatistes terroristes avec tout ce qu’elle y a laissé sur place ?
Ne pas l’envisager que le camp de Kidal et son contenu serait laissés aux pillards et aux vandales de la CMA et l’anticiper aurait été une candeur injustifiable du côté des Forces de défense et sécurité déployées pour récupérer toutes les bases militaires laissées par la Minusma. Qui trahit, trahira.
Mis en place sur recommandation de la France, et au service de cette dernière depuis son déploiement avec la résolution 2100, la Minusma ne pouvait que faire ça…Parce qu’il lui souviendra que, prétextant d’une tempête de sable imaginaire, qu’aucun radar n’a détecté, si ce n’est les leurs, les forces françaises avaient laissé en rade l’armée malienne le 30 janvier 2013, pour filer et aller occuper toutes seules Kidal ; pire l’empêcher d’y rentrer.
Sur le départ, si la Minusma pense qu’elle rend service aux séparatistes qu’elle a chouchouté 10 ans durant en leur laissant la Base de Kidal libre de toute charge, la mission onusienne et ses commanditaires se trompent sur la volonté et la détermination des FAMa et de la nation malienne d’en finir avec ce problème de Kidal. Nul n’empêchera le Mali d’être désormais à Kidal. Dans la région déjà depuis plusieurs semaines, rien, absolument rien n’empêchera les FAMa d’accomplir leurs devoirs pour la restauration de l’intégrité territoriale et l’unité de la patrie malienne, rassure la hiérarchie militaire toute déterminée qu’elle est à redorer le blason des FAMa.
Ce n’est qu’une question d’heures…
Attendons voir

Par Abdoulaye OUATTARA

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *