Après trois jours de travaux de validation du projet de ‘’Pacte de stabilité sociale’’ et de croissance et son Plan d’action 2023-2024, au CICB, le Chef de l’Etat, le Colonel Assimi GOITA, a présidé, ce vendredi 25 août 2023, la cérémonie de signature officielle dudit document qui vise l’apaisement du climat social entre l’État et les partenaires sociaux pour une durée de cinq (05) ans. Il avait à ses côtés, le Chef du Gouvernement, Dr Choguel Kokalla MAÏGA ; le Président du Conseil national de Transition (CNT) ; ainsi que d’autres Présidents d’Institutions. En outre, plusieurs responsables de Centrales syndicales ont également signé le pacte de stabilité sociale.

Au terme de ladite cérémonie, ont opposé leurs signatures pour le monde syndical, entre autres : Yacouba KATILE, l’Union nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) ; Hammadoun Amion GUINDO, Confédération syndicale des Travailleurs du Mali (CSTM) ; KAMATE Kadiatou TOURE, Confédération malienne du Travail (CMT), Mme SIMPARA Assitan KEITA, Centrale démocratique des travailleurs du Mali (CDTM) ; Abdou MALLE, Comité syndical de l’Enseignement supérieur(SYNESUP) ; Mahamadou YATTARA, Syndicat Libre de la magistrature (SYLIMA) ; et Hady Macky SALL, Syndicat autonome de la Magistrature (SAM).
Au nom du patronat, la signature a été faite par Mossadeck BALLY, président de CNPM ; quant à l’Etat, la signature a été faite par le Dr Choguel Kolla MAIGA, Chef Gouvernement.

Objectifs
A travers ce Pacte, le Gouvernement et les partenaires sociaux s’engagent dans le sens d’un apaisement quinquennal du climat social, période pendant laquelle les différentes promesses devraient être tenues.
A la cérémonie de signature de ce document, au Centre international de conférences de Bamako (CICB), le Premier ministre a souligné que ce Pacte de Stabilité social est l’aboutissement de la volonté commune du Président de la Transition et des partenaires sociaux pour parvenir à instaurer un climat social serein dans notre pays.
Il a rappelé les efforts du gouvernement, depuis juin 2021, pour l’atteinte de ces objectifs, qui avaient d’ailleurs abouti à une trêve sociale.
Le Premier ministre a soutenu que la signature de ce Pacte ne serait qu’un début. D’où son insistance sur l’instruction du Président de la Transition, en juin 2021, qui demandait l’instauration d’une gouvernance vertueuse, a illustré son propos.
Par ailleurs, il a affirmé que la signature de ce document qui constitue une avancée déjà dans le processus de refondation de l’Etat, vise surtout la consolidation de l’État de droit et l’amélioration des conditions de vie des travailleurs.

L’Appel de Assimi
Dans son intervention, le Président de la Transition, le colonel Assimi GOITA a salué l’esprit patriotique de l’ensemble des partenaires sociaux pour l’atteinte de cet objectif crucial pour l’avenir de la nation malienne.
« Aujourd’hui, l’esprit même de ce pacte de stabilité sociale et de croissance est d’instaurer un climat apaisé stable, profitable à l’émergence économique.
Comme vous le savez, depuis 2012 jusqu’à nos jours, le Mali fait face à d’énormes défis. Tout d’abord, la crise multidimensionnelle née des événements de 2012, la covid-19, l’embargo imposé par la CEDEAO, la crise ukrainienne. Tous ces événements ont affecté le monde du travail, impacté l’économie nationale », a-t-il rappelé.
Face à cette situation, poursuit le Chef de l’Etat, le gouvernement a pris d’énormes décisions dont la dernière est l’harmonisation des grilles salariales des fonctionnaires civiles et militaires, le relèvement de l’indice 1382.
«Sans apaisement social, on ne peut pas faire face à la lutte contre le terrorisme. Nous avons besoin d’avoir un climat apaisé afin de permettre, non seulement, l’approvisionnement des troupes sur le terrain, parce que cela peut être perturbé par les grèves, notamment les grèves au niveau de la douane, au niveau du secteur économique, peuvent perturber les opérations en cours. Je tiens à saluer l’esprit patriotique, et l’engagement patriotique, et surtout le sens de responsabilité des partenaires sociaux économiques, et aussi le gouvernement», a-t-il remercié.
Avant de terminer, le Chef de l’Etat a invité chacune des parties signataires à honorer ses engagements issus des procès-verbaux de conciliation, ainsi que des recommandations issues de la conférence sociale, ainsi que dans le plan d’action.
«Je tiens encore une fois de plus à saluer les partenaires sociaux et économiques et pour leur sens élevé du devoir, et quand on sait qu’ils ont renoncé à certaines exigences, au nom de l’intérêt supérieur de l’Etat du Mali. Je demande à tous les Maliens de se focaliser sur l’intérêt supérieur de la nation, qui est de promouvoir la paix, le développement économique et social de notre pays», a-t-il lancé.
Cependant, la mise en œuvre du Pacte et la garantie de son efficacité réclament la mobilisation de toutes les énergies nationales où qu’elles se trouvent, ainsi que la concertation permanente entre les parties prenantes.
Aussi, les parties signataires de ce document signaleront à tous leurs démembrements et à leurs adhérents, les mesures à prendre en vue de sa mise en œuvre.

Que dit le document ?
Selon le document, les engagements des parties feront l’objet d’un Plan d’actions qui prendra également en charge les recommandations de la conférence sociale dans le domaine du Travail de façon intégrée.
A cela s’ajoute une stratégie de communication sera définie autour de la diffusion des objectifs et de l’état d’avancement de la mise en œuvre du Pacte. Cette stratégie implique, précise le Pacte, l’ensemble des acteurs économiques et sociaux, pour une meilleure appropriation et une articulation cohérente des positions consensuelles.
S’agissant du mécanisme de suivi, il est noté que des rapports semestriel et annuel seraient produits pour servir de référence durant l’exécution du Pacte, de concert avec les parties prenantes.
Ce Pacte applicable à tous les employeurs et travailleurs ainsi qu’à leurs organisations représentatives, y compris ceux de l’Économie informelle, est conclu pour une durée de cinq (5) ans. Il peut être reconduit pour une période égale, après accord des parties.
Enfin, il pourrait être révisé, dans certaines de ces dispositions, à la demande de l’une quelconque des parties signataires. Dans ce cas, soutient le document, la demande de révision doit être accompagnée d’une proposition de modification pour permettre la reprise des négociations. Aussi, il a été précisé que ce Pacte reste en vigueur jusqu’à la conclusion d’un nouvel accord signé entre les parties.

Par SABA BALLO

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