Le Conseil de discipline du Conseil supérieur de la magistrature a radié, ce mardi 29 août, le magistrat Cheick Mohamed Chérif KONE, président de l’Association malienne des procureurs et poursuivants (AMPP) pour avoir mené des activités politiques interdites à ce corps. Selon son avocat, Kassoum TAPO, la décision n’est pas définitive contre laquelle il va faire recours devant la justice nationale, mais n’exclut pas de saisir la justice de la sous-région.

Le magistrat « frondeur » qui s’est opposé à la transition, est le sobriquet donné à Mohamed Chérif KONE dont les sorties médiatiques n’étaient pas tendres avec les autorités actuelles.
Hier, selon plusieurs sources y compris son avocat, le magistrat de grade exceptionnel a été radié du corps de la magistrature de notre pays pour avoir été milité avec des politiques au sein de l’Appel du 20 février. Le conseil de discipline du conseil supérieur de la magistrature l’accuse de mener des activités politiques incompatibles avec ses fonctions de magistrat.
Aussitôt, son avocat a commenté la décision du Conseil disciplinaire du Conseil supérieur de la magistrature. Pour lui, c’est un acte inédit dans notre pays qu’un magistrat soit radié de ses fonctions. « C’est une décision grave. C’est sans précédent. Je ne connais pas qu’un magistrat soit révoqué de cette façon par le conseil supérieur de la magistrature», s’est indigné Me Kassoum TAPO.
Au-delà du caractère inédit, la composition du Conseil supérieur de la magistrature était irrégulière avec l’adoption de la nouvelle constitution, a soulevé Me. TAPO. Donc, selon lui, il ne peut juridiquement délibérer.
« Chérif est membre et syndicaliste de magistrat, c’est en cette qualité qu’il a participé avec d’autres dans un combat contre la nouvelle constitution. Ce n’est pas faire de la politique », a affirmé Me TAPO.
Il prévient que cette affaire ira très loin puisqu’ils ne sont pas prêts à s’indigner de la décision du Conseil supérieur de la magistrature parce que ce sont des droits fondamentaux des citoyens qui sont mise en cause.
« Nous allons faire un recours devant la section administrative de la Cour suprême. Si nous perdons, nous irons à la Cour africaine des droits de l’homme et éventuellement devant la Cour de la CEDEAO », a annoncé Me Kassoum TAPO.
Déjà, à la veille du Conseil de discipline, M. KONE, dans un message, indiquait : « étant des organisations de la société civile à part entière, régulièrement reconnues, l’AMPP et la REFSYMA sont libres d’exercer leurs activités en ce qu’elles ne sont pas contraires à la loi et l’ordre public républicain ».

PAR SIKOU BAH

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