Le promoteur du site d’information Maliactu.net, Salif DIARRA, a lancé le jeudi passé un projet sur l’éducation au numérique et aux médias au Mali. La cérémonie d’ouverture a été marquée par un point de presse à la Maison de la presse. C’était en présence du chargé de projet du FAMOC, Seydina Aly CISSE, et le représentant de APPEL Mali, Akim MAIGA.

Ce projet qui a commencé le mois de juin dernier pour une durée de 8 mois a été financé par le Fonds d’appui au moteur du changement (FAMOC) à hauteur de 58 millions de F CFA.
Le directeur de Maliactu.net, Salif DIARRA, a justifié l’idée de ce projet en soulignant que les internautes faisaient face à la prolifération des fausses informations sur les réseaux sociaux. Selon lui, à la suite de cette prolifération il y a eu plusieurs initiatives pour lutter contre les fausses informations.
« Il y a eu l’apparition du fact checking qui est la vérification des faits. Souvent les informations vérifiées n’ont pas les mêmes impacts que les fausses informations. S’il y a du sensationnel et de l’extraordinaire dans les fausses informations, elles attirent les gens et sont beaucoup plus partagées. Malheureusement, la bonne information vérifiée n’est pas aussi partagée que la fausse information », a affirmé Salif DIARRA.
Il a indiqué avoir beaucoup réfléchi à des solutions pour mieux lutter contre les fausses informations.
«C’est ce qui nous a amenés à initier ce projet d’éducation aux médias et au numérique. Un projet qui consiste à former dans un premier temps. Il est composé du volet formation et du volet diffusion » a soutenu l’initiateur du projet.
Salif DIARRA a fait savoir que la première étape de la formation concernera les internautes, c’est-à-dire le grand public. Cette formation se fera à travers des vidéos d’éducation partagées sur les plateformes de Maliactu.net pour aider le maximum de personnes à faire la part des choses.
C’est-à-dire comment identifier une bonne infirmation, que faire face à une information sur les réseaux, comment vérifier sur la base de la vérification.
Le conférencier a indiqué que le second volet de la formation concernera les leaders d’opinion qui sont sollicités des informations pour s’assurer si l’information est exacte ou pas. Le directeur de Maliactu.net estime que ces leaders d’opinion doivent avoir aussi la base de la vérification d’information.
La troisième catégorie concernera les professionnels des médias avec des formations plus poussées pour aller au-delà du fact checking pour faire d’eux des formateurs en éducation numérique.
Selon les explications de Salif DIARRA, un autre volet du projet consistera à mettre en place une plateforme de formation en ligne. Ainsi, toutes les productions qui seront faites durant les formations seront mises en ligne pour qu’après la formation les gens continuent à se former afin d’avoir les compétences pour mieux se comporter sur les réseaux sociaux.
Le représentant de APPEL Mali, Akim MAIGA, a soutenu que le numérique était un passage obligé. Selon lui, il concerne toute la presse dans sa globalité.
« Ceux qui ne maîtrisent pas le numérique seront considérés comme des analphabètes », a alerté Akim MAIGA.
Le chargé de projet au FAMOC, Seydina Aly CISSE, a indiqué que son organisation ciblait les jeunes, les femmes et les couches les plus marginalisées qui sont les acteurs du changement dans notre pays. Selon lui, le FAMOC accompagne ceux-ci dans leurs initiatives, leurs projets et leurs aspirations pour qu’ils puissent contribuer au développement durable et à la cohésion sociale du Mali.
Depuis sa création en 2018, informe M. CISSE, le FAMOC a accompagné plus de 80 organisations et accordé plus de 120 subventions pour un montant de plus de 7 milliards de FCFA.
« Nous vivons une époque où les médias sont omniprésents dans notre vie quotidienne. Ils nous informent, nous divertissent, nous éduquent, mais aussi nous manipulent, nous influencent, nous conditionnent. Face à cette situation, nous avons le devoir de résister, de réfléchir par nous-mêmes, de nous forger notre propre opinion. Nous avons le droit de savoir la vérité, de dénoncer les mensonges et de contester les injustices », a déclaré Seydina Aly CISSE.
Il a noté que ce projet avait pour objectif de former des citoyens éclairés, capables de trier les informations et les images qu’ils reçoivent au quotidien, de douter de la source d’une publication et de comprendre l’intérêt du pluralisme des médias.
« Cette thématique est essentielle, surtout dans ce contexte d’élections, de réformes, mais aussi de défis auxquels nous sommes constamment confrontés », a justifié le chargé de projet du FAMOC.

PAR MODIBO KONE

 

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