L’ingénieur statisticien-économiste, Sidiki GUINDO, a présenté, ce jeudi 15 juin 2023, à la Maison de la presse, les résultats de son sondage d’opinion sur le référendum, ainsi que le niveau de connaissance et de motivation de la population sur le processus. Le sondage s’est déroulé du 12 au 14 juin 2023 par téléphone sur un échantillon de 1 260 individus au niveau national.
Sidiki GUINDO a précisé que les questions posées ont porté sur l’évolution de la situation générale du pays ; la connaissance des paramètres du référendum sur le projet de la nouvelle constitution ainsi que les intentions de vote le dimanche 18 juin 2023.
Sur la question de savoir si sur les trois derniers mois, la situation générale du pays s’est-elle améliorée, ou bien est restée au même niveau, ou bien s’est-elle détériorée, 78,8% des enquêtés trouvent que la situation s’est améliorée ; 11,8% trouvent qu’elle est restée au même niveau tandis que 9,1% affirment que la situation du pays s’est détériorée.
Les résultats révèlent que 48,4% des Maliens sont très satisfaits de la manière dont le pays est géré actuellement ; 38,6% sont plutôt satisfaits ; 9% sont plutôt insatisfaits et 3,2% sont très insatisfaits.
Les résultats de l’enquête dévoilent que 98,4% des Maliens ont entendu parler du projet de loi de la nouvelle constitution, alors que 1,6% ont affirmé n’avoir jamais entendu parler.
Le paradoxe est qu’à une semaine du vote référendaire, 20,2% des enquêtés ne connaissent pas la date du référendum ; 28,4% ne connaissent pas les objectifs du référendum et 20,8% des Maliens ne savent pas comment voter une fois dans l’isoloir.
Par ailleurs, l’on se rend compte que 42% des Maliens sont très satisfaits de la nouvelle constitution ; 39,5% sont plutôt satisfaits ; 3,6% sont plutôt insatisfaits et 1,3% sont très insatisfaits. S’agissant des documents qui permettent de voter au référendum, 24,1% ont cité la carte biométrique ; 63,3% ont cité la carte d’électeur ; 69,2% affirment que c’est le NINA ; 53,4% croient savoir que c’est la carte d’identité ou le passeport alors que 27,7% ont cité le permis de conduire.
Au moment de l’enquête, seulement 6% des enquêtés ont affirmé avoir une très bonne connaissance du contenu du projet de constitution ; 18,3% ont une bonne connaissance ; 43,3% ont juste un peu de connaissance ; 23,1% n’ont pratiquement aucune connaissance sur le document.
Dimanche prochain, 80% des enquêtés affirment qu’ils vont sûrement voter ; 10,5% affirment qu’ils vont peut-être voter alors que 9,5% affirment catégoriquement qu’ils ne vont pas voter.
Les arguments évoqués par ceux qui ont l’intention de voter Non sont les suivants : pas d’accord avec la laïcité ; vu la situation du pays, l’ancien est bon ; on ne m’a pas donné assez d’informations ; pour éviter le piège des militaires ; pas d’unanimité sur le document ; pas d’accord avec la non-candidature des double nationalités ; je ne veux pas que Assimi reste.
À la question de savoir s’ils vont voter pour le Oui ou pour le Non, 80,4% ont opté pour le Oui ; 3,5% ont choisi le Non alors que 16% sont indécis ou affirment que le vote est confidentiel.
Après l’analyse des résultats, le statisticien soutient que le Oui emporte ce scrutin référendaire avec un minimum 74,92%. Selon lui, la seule équation non encore résolue est le taux de participation au référendum.
À la lumière des résultats de ce sondage d’opinion, l’enseignement que l’on tire est que les autorités doivent davantage mettre l’accent sur la communication sur le contenu du document et sur le processus référendaire, s’il n’est pas déjà tard.
PAR MODIBO KONE