Le chef de village de Toumakoro, Bréhima DIARRA, et ses conseillers ont animé, le vendredi dernier, une conférence de presse, par téléphone, pour expliquer et interpeller les autorités sur le litige foncier qui les oppose au village de Baguila. Les deux villages sont situés dans la zone de Molodo, commune rurale de Siribala à Niono.

Selon les explications des notabilités de Toumakoro, leur village avait démarché l’Office du Niger pour l’aménagement de 100 ha de périmètre rizicole. Après une étude de faisabilité, l’Office du Niger a donné son accord et a demandé si le village peut supporter les frais d’aménagement. Une proposition que le village a acceptée sans demi-mesure.
« L’Office du Niger a fait le bornage et les populations ont cotisé pour payer les frais. Une entreprise chinoise a été engagée pour faire les travaux. Les 100 ha ont été partagés entre les ménages. Ils ont exploité le périmètre pendant trois saisons, et c’est la veille de la quatrième année le village de Baguila a contacté l’Office du Niger pour l’aménagement de 300 ha. Il a été constaté que les 300 ha demandés empiètent sur le domaine vital du village de Toumakoro. Ainsi, l’Office du Niger s’est désengagé. Baguila s’est plaint en soulignant que les 100 ha aménagés au profit de Toumakoro sont sur son terroir, alors que Baguila a été installé par Toumakoro. Pour trouver une solution, l’Office du Niger a demandé que Toumakoro de donner 30 ha à Baguila sur ses 100 ha », a détaillé Kary DIARRA, conseiller du chef de village de Toumakoro.
Mais après la signature du Protocole d’Accord, le village de Toumakoro s’est opposé à ce que Baguila cultive les 30 ha.
Nos interlocuteurs ont tous soutenu que ce refus s’explique par le fait que Toumakoro a été contraint de signer l’Accord pour donner 30 ha à Baguila.
Pour les notabilités de Toumakoro, le fait de donner 30 ha à Baguila sera comme sanctionner leur village pour une faute qu’il n’a pas commise.
« Nous avons été forcés de signer l’Accord, sinon nous n’avons jamais été d’accord que nos terres cultivables soient données à Baguila après les dépenses que nous avons faites. L’Office du Niger nous menace de nous retirer tous les 100 ha si nous n’acceptons pas de donner les 30 ha à Baguila. Nous ne sommes pas d’accord. Baguila a fait venir des Donsos pour nous agresser et certains ont été gravement blessés », a affirmé Kary DIARRA.
Pour sa part, Bekaye DIARRA a ajouté qu’ils ont été obligés de donner 750 000 F CFA aux Donsos qui leur réclamaient 3 millions de FCFA.
Toujours selon Bekaye DIARRA, quand ils ont convoqué Baguila à Markala, cinq personnes ont été enfermées et relâchées trois jours après.
«Depuis longtemps, on attend et l’affaire n’arrive pas à être tranchée à Markala pour des raisons que nous ignorons. Toutes nos démarches pour faire transférer l’affaire à Ségou sont restées sans suite. Nous demandons humblement à l’Office du Niger d’aménager un autre espace pour Baguila au lieu de nous retirer nos terres », a plaidé Bekaye DIARRA.
Aux dires des notabilités, la tension couve entre les deux villages et il y a un risque d’affrontement si les autorités compétentes ne s’impliquent pas pour trouver une solution consensuelle dans les plus brefs délais.
Pour trouver une solution à ce problème, des émissaires du village de Toumakoro sont en train de faire le tour des institutions de la République pour exposer le problème.

PAR MODIBO KONE

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