Visiblement beaucoup de Maliens ne sont pas prêts pour la refondation enclenchée par les autorités de la transition. Une refondation dont la lutte contre la corruption demeure l’un des piliers essentiels. Cette lutte est différemment appréciée au sein de l’opinion en ce sens que certains veulent que ça soit toujours dans le camp des autres. Pour preuve, l’affaire EDM-Sa suscite déjà des grincements de dents car des personnes concernées étaient considérées comme des intouchables. Avec leurs interpellations, leurs soutiens inondent les réseaux sociaux avec tout sorte de messages à la limite ridicules. Peut-on faire des omelettes sans casser des œufs ? En tout cas, certains Maliens déterminés à défendre leur intérêt personnel prônent le deux poids deux mesures dans la lutte contre la corruption.

Devant les forces vives de la nation, lors de la présentation des vœux de nouvel an, le Président de la transition, le Colonel Assimi GOÏTA, a réitéré sa volonté de lutter efficacement contre la corruption. Il a clairement affirmé que la lutte contre la corruption ira jusqu’au bout. Le Président de la transition a soutenu que tous les Maliens étaient égaux devant la loi et que chacun peut juste implorer le bon Dieu pour qu’il ne soit pas impliqué dans une sale affaire. Assimi GOÏTA a déclaré que la transition avait ouvert tous les dossiers que l’on croyait intouchable auparavent.
De leur côté, les autorités judiciaires sont en train de donner corps à cette volonté du Président de la transition. La preuve palpable est l’affaire de l’EDM-Sa qui a déjà éclaboussé des soi-disant intouchables.
Les récentes arrestations dans ce scandale du carburant dont certains opérateurs économiques qui se font remarquer par leur générosité envers certaines couches de la société (artistes, comédiens, vidéomans, activistes) dévoilent le vrai visage de certains Maliens.
Sans attendre la fin des enquêtes et le verdict des juges, certains blanchissent déjà les présumés accusés. Ce n’est pas parce qu’une personne est généreuse qu’elle ne vole pas. Et ce n’est pas parce qu’une personne est mise sous mandat de dépôt qu’elle est coupable.
Au moment où la grande majorité de l’opinion applaudit la Justice pour son combat courageux dans la lutte contre la corruption en mettant les grappins sur des grosses pointures, d’autres Maliens semblent ramer à contre-courant juste pour défendre leur pain quotidien au détriment de l’intérêt du pays.
Beaucoup d’observateurs sont unanimes à dire que la Justice n’a jamais été aussi libre et efficace au Mali. Cela, si l’on sait que la lutte contre la corruption a toujours été butée à des obstacles. Des hauts placés et leurs complices qui détournent les deniers publics parviennent à se soustraire miraculeusement des mailles de la Justice et se présenter comme les bienfaiteurs dans la société. A cause de ces richesses mal acquises, ces richards sont adulés et considérés par certains comme les plus bénis.
Quand est-ce que ces Maliens comprendront que la richesse ne rend pas une personne noble et que la noblesse est une question de lignée et d’éducation ?
En tout cas, cette solidarité absurde envers ces riches inculpés dans l’affaire dite d’EDM-Sa dépasse l’entendement. Fondé un pays juste et équitable suppose que tous les citoyens sont égaux devant la loi. Personne ne doit être au-dessus des textes malgré le poste qu’il occupe, son rang social ou les nombres incalculables de billets de banque qu’il distribue par ci par là. Mais certains Maliens ne voient pas la refondation de cette manière, ils veulent coute-que-coute défendre leurs intérêts.
Heureusement que le ridicule a cessé de tuer dans notre pays depuis belle lurette. Sinon une Justice engagée à s’attaquer à la racine des coupures d’électricité devrait avoir le soutien de tout le peuple. Chacun devrait mettre de côté ses intérêts personnels pour soutenir la Justice à situer les responsabilités afin de corriger le préjudice causé à EDM-Sa. C’est à cette condition qu’EDM-SA repartira sur de nouvelles bases et fournira continuellement le courant aux Maliens.
Vu l’ampleur du phénomène de la corruption, certains Maliens réclament de tous leurs vœux l’instauration de la peine de mort comme en Chine pour les détournements de deniers publics au-delà d’un certain seuil.
En attendant, espérons que cette affaire EDM-Sa soit le déclic du combat contre tous les voleurs de la République afin que les deniers publics soient restitués et qu’ils servent à réaliser des projets d’intérêts publics.

PAR MODIBO KONÉ

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