Dans une note, à l’image d’une déclaration de guerre contre le Premier ministre et ses partisans, la dissidence du M5-RFP, conduite par l’Imam Oumarou DIARRA, a lancé un ultime appel à Choguel Kokalla MAÏGA, président du Comité stratégique, à clarifier sa position avant demain mercredi. À défaut, les partisans de cette fronde promettent de démettre Choguel de son poste de président du Comité stratégique. L’un des acteurs de cette cabale est le président du CNID-FYT, Mountaga TALL. Sans retenue, il s’est violemment attaqué au chef du gouvernement en accusant Choguel de mauvaise gestion. Ceux-ci sont frustrés juste parce que leurs intérêts sont menacés.   Sinon les Maliens se rappellent encore scandale des logements sociaux quand le ministre CNID occupait le département de tutelle. Le président du CNID n’a daigné se prononcer sur cette affaire.

La guerre de clans au sein du Mouvement de contestation (M5-RFP) qui a promis une vie de rêve aux Maliens fait des ravages et s’amplifie en fonction de l’actualité. Le vieux démon de la division qui s’était calmé s’est brusquement réveillé et a repris du poil de la bête. En ligne de mire des frondeurs, le Premier ministre Choguel K. MAÏGA accusé d’avoir « mangé le totem » du M5-RFP. Lors d’une conférence de presse tenue le samedi dernier à l’allure d’un meeting d’information le chef du gouvernement a été traité de tous les noms d’oiseaux.

Devant des partisans excités, la dissidence du M5 RFP dirigée par l’intérimaire, Oumarou DIARRA, qui a laissé en plein vol son parrain imam DICKO, lance un ultime appel à Choguel Kokalla MAÏGA, président du Comité stratégique, pour rassurer face aux graves accusations de manipulation qui pèsent sur lui et sur sa responsabilité éminente dans la situation actuelle, notamment après ses déclarations à l’issue de son meeting du 1er mars.

« Nous lui donnons 72 heures pour respecter le fait majoritaire, prononcer la nullité des « sanctions » commanditées, travailler à restaurer sans délai la cohésion et l’entente au sein du mouvement, sortir définitivement de ses shows mensongers offensants pour ses camarades de lutte, arrêter d’instrumentaliser certains jeunes et membres de son Cabinet », met en garde l’équipe conduite par l’imam DIARRA.

À défaut, poursuivent-ils, il sera purement, simplement et démocratiquement demis de ses fonctions de président du Comité Stratégiques et ramené au niveau de militant à la base sans qu’il soit besoin de suspensions ou d’exclusions qui restent les armes des faibles.

Comme son ancien mentor, après le coup d’Etat de 2020, Oumarou DIARRA peine à retourner dans sa mosquée. Tel maître, tel élève. C’est pourquoi l’actuel locataire de la Primature doit se prémunir du baiser de Judas qui n’est pas loin avec cet autre Mollah ! Avec celui qui a trahi son parrain, le coup de poignard n’est jamais loin !

Après la chute du régime d’IBK, celui qui avait le courage de ses convictions et affichait un honorable désintérêt pour les postures, les honneurs et les privilèges ! Par principe, on se souvient encore de sa décision de quitter le Conseil national de Transition, l’organe législatif de la transition avec fracas. Le jeune imam avait su imposer certains respects. Mais à ce jour, ne le cherchez plus dans les mosquées, mais dans les marches et les meetings. Il n’est pas dans le combat d’avant-gardiste pour la préservation des valeurs morales, sociales et culturelles, mais le combat d’arrière-garde pour des intérêts bassement politiciens et pécuniaires.

Le combat de l’imam porte-t-il toujours sur les valeurs, les engagements, les directives et les promesses tenues devant les milliers de Maliens qui s’étaient mobilisés pour exiger le départ de feu Ibrahim Boubacar KEITA ? D’ailleurs, lors des manifestations ayant précédé la chute du pouvoir d’IBK, plus d’une dizaine de personnes ont été tuées ainsi de nombreux blessés. À ce stade, qu’est-ce que le M5 a pu faire pour au moins indemniser ces victimes ? L’Imam Oumarou DIARRA a-t-il haussé le ton contre cette situation ? A-t-il donné un ultimatum au Premier ministre afin que cette situation soit définitivement prise en charge ? Non. Face à cette situation, il n’a pas daigné lever le petit doigt ni émettre la moindre protestation.

En outre, force est de constater qu’il y a eu des glissements, des déplacements de lignes et d’objectifs, il y a aussi des fractures au sein de la ligne de front, mais ces réalités sont profondément occultées pour s’attaquer à celui qui pourrait être le maillon faible. Dieu étant vérité et s’appelant vérité, pourquoi ces cadres du M5, affirmant s’attacher aux idéaux de la lutte, sont moins loquaces lorsqu’il s’agit de défendre l’intérêt général de la population. Il y a eu combien de dénonciations d’acte de corruption sous cette transition sur lesquelles il n’y a pas eu aucun communiqué de ces cadres. Bizarrement, c’est le silence alors qu’ils avaient promis un Mali de rêve.   

Quid de Me Mountaga TALL qui, curieusement, sort de son silence et s’attaque sans gants à Choguel Kokalla MAÏGA. Ces sorties controversées, occasionnelles sont les propres des acteurs politiques au Mali surtout lorsqu’ils sont chassés de leur poste de responsabilité. Quand ils sont aux affaires, tout est beau, et ils perdent tout leur sens critique. Cependant, il faut attendre qu’ils soient démis de leur fonction pour connaître leur vrai visage. Illustration. Après que le ministre KAMENA membre du CNID soit remplacé lors de remaniement du gouvernement, Me TALL se souvient des fautes de Choguel K. MAÏGA et de son comportement dangereux pour la pérennité de la lutte du M5-RFP. Mais il a préféré le silence.

Celui qui se dit attaché aux valeurs religieuses n’a pas hésité en aucun moment de travailler avec un responsable dont il a connaissance des mauvaises pratiques de gestion. Me TALL, se taisant sur ‘’ces vérités’’ tout en acceptant le choix de Choguel à la Primature commet une trahison à la lutte du M5 qui prône, si c’est toujours d’actualité, une gouvernance vertueuse de la chose publique. La leçon à retenir : pour ses intérêts, Me TALL est être prêt à toute sorte de concession, même celle contre les principes démocratiques et ses valeurs religieuses.

Cette diatribe contre le président du comité stratégique ne doit surprendre guère après avoir appelé à mobiliser contre le président Ibrahim Boubacar KEITA. Il a été pour autant son ministre de l’Enseignement supérieur, puis de la communication. Comme il se mobilise contre Chogel actuellement, il a attendu le moment où il n’avait plus d’intérêt avec feu IBK pour hausser le ton contre sa gestion du pouvoir. Vraiment, nos hommes politiques ont du talent. Quand ils sont autour de la table tout est bien et quand ils sont écartés ils peignent tout en noir. Heureusement que le peuple est là et sait faire la part des choses.

PAR SIKOU BAH

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