Depuis des années, les autorités maliennes et leurs partenaires internationaux mènent une lutte implacable contre le terrorisme. Malgré les impressionnants moyens mobilisés et les efforts déployés, le fléau persiste et continue d’endeuiller notre pays. Parmi les facteurs contribuant au renforcement du terrorisme au Mali et dans le Sahel, figure en bonne place leur approvisionnement en armements, en matériels, en carburants, en vivres, entre autres. Cet approvisionnement serait impossible si les forces du mal n’avaient pas des complicités au sein de la population.
Au regard des milliers de victimes dans cette crise, il est grand temps que la population civile se remette en cause. Ceux qui s’adonnent à ces pratiques malsaines pour leurs intérêts personnels doivent être dénoncés aux autorités compétentes.
Cette semaine, la cinquième région militaire (Tombouctou) a intercepté des matériels pour l’exploitation illégale de l’or, des vivres au nom de la Zakat, des engins roulants, des couvertures destinées aux terroristes et bien d’autres matériels.
Dans les deux camions saisis, se trouvaient environ 200 motos toutes neuves dans des cargaisons. Des motos qui étaient vraisemblablement destinées aux terroristes. Aussi, des suspects ont été mis à la disposition de la justice.
Des spécialistes des questions sécuritaires expliquent que les bulldozers et d’autres machines saisies sont destinés à l’exploitation illégale de l’or. Toute chose qui contribue à augmenter et à entretenir l’insécurité si bien que cette activité participe du financement des terroristes.
Cette saisie rocambolesque faite par les forces armées et de sécurité malienne relance le débat sur l’approvisionnement des terroristes en vivres, en matériels roulants et autres équipements et produits.
Alors qui sont les commerçants qui vendent ces matériels, produits et vivres ? Qui sont les transporteurs qui les transportent pour les livrer aux forces du mal ?
En tout cas, tout cela ne peut être possible tant qu’il n’y a pas de complicités au sein de la population. Au lieu de voir toujours le problème ailleurs, il est temps que les civils fassent le grand ménage à leur niveau.
Pour leurs intérêts personnels, certains n’hésitent pas à vendre leurs âmes au diable. Et de ce fait, ils auront sur leurs consciences la mort des populations innocentes qui ont péries dans cette guerre.
Ce n’est pas la première fois que les FAMa procèdent à la saisie des produits pétroliers ou autres vivres ou équipement destinés aux terroristes.
Régulièrement, des armes à feu, des munitions et des explosifs illicites sont interceptés.
Dans la lutte contre le terrorisme, de nombreux experts pensent que l’assèchement des moyens financiers et le démantèlement des réseaux d’approvisionnement contribuent à gagner cette guerre. Cela, quand on sait que le terroriste a besoin de se nourrir, de se loger et de se déplacer.
Aussi, il doit se tenir au courant des nouvelles par l’écoute de la télévision ou la lecture des journaux et magazines. Il doit également pouvoir communiquer par téléphone et par moyens informatiques. Chaque opération l’oblige à utiliser des intermédiaires pour ne pas courir de risque. Toute chose qui se fait avec l’aide de complices qui se la coulent douce au sein de la population.
En tout cas, il est indéniable que la victoire dans cette lutte passera par le démantèlement des réseaux de trafic qui approvisionnent les terroristes. La population civile est mieux placée pour aider à démanteler les réseaux d’approvisionnements des terroristes.
PAR MODIBO KONÉ