C’est à travers la présentation d’une pièce de théâtre intitulée « L’or du Mali » de Mme Hawa Demba DIALLO, que le parti Adéma-PASJ a commémoré le 26 mars, reconnu comme la Journée des Martyrs et la Journée de la Démocratie au Mali. Cette pièce de théâtre est construite autour des menaces qui pèsent actuellement sur la démocratie et la nécessité de la protéger.
Cette représentation théâtrale a eu lieu au Palais de la Culture Amadou Hampaté BA, sous la supervision du président par intérim du parti, Abdel Kader KONATE dit Empé ; du secrétaire général du parti, l’ancien ministre Yaya SANGARE ; des mouvements associatifs pour l’avènement de la démocratie ; des représentants des partis amis.
À travers cette pièce de théâtre, il s’agissait pour le parti ADEMA d’interpeller la conscience des Maliens afin qu’ils changent de paradigmes par rapport à la Démocratie. Elle nous enseigne aussi certains points de la vie en famille, en politique, les vicissitudes de la vie, etc.
Le scénario
L’histoire se déroule dans une famille de quatre membres :
Tantine est l’épouse de Poua ou Papa et la mère de Junior, fils de Poua, lui-même grand-frère de MediaO, la vidéaste du coin.
Autour de la commémoration d’un événement emblématique de l’histoire politique du pays, la famille se divise.
Il y a, d’un côté, le chef de famille, porte-flambeau de l’Etat d’exception, piège dans lequel la République a sombré et, de l’autre côté, l’épouse de Poua ou Papa, Tantine et leur jeune Junior, porte-drapeau de la Révolution du 26 mars 1991 et son aboutissement, la Démocratie qu’ils entendent, contre vents et marées, sauvegarder, tout en perpétuant la mémoire des leurs tombés ce jour-là sur le champ de l’honneur. Entre les deux tendances se trouve MédiaO, sœur cadette de Poua ou Papa.
D’entrée de jeu, Yaya SANGARE a souligné que le mois de Mars doit être célébré au Mali comme le mois de la Démocratie ; un mois qui consacra en 1991 la fin d’un règne et l’ouverture d’une nouvelle ère démocratique.
«En démocratie, c’est le peuple qui dirige, c’est le peuple qui gère. Ce peuple ne doit pas être contrarié dans sa volonté, il ne doit pas être empêché de dire sa volonté, et rien ni personne ne doit l’empêcher de s’organiser, de s’exprimer et d’opiner. C’est la liberté d’agir dans le cadre des textes du pays», a déclaré l’ancien ministre Yaya SANGARE.
A ce niveau, il a tenu à rendre hommage aux mouvements associatifs pour l’avènement de la démocratie qui enregistre dans leur rang les victimes de la répression de mars 1991.
Il s’agit, notamment de l’AMDH ; de l’ADIDE, de l’UNTM ; de l’AJDP, de l’ADEMA ; du CNID ; de l’AEEM, qui n’ont épargné aucun sacrifie pour la chute du régime du Général Moussa TRAORE et pour l’avènement de la Démocratie, de l’Etat de droit et des libertés publiques.
Au passage, il s’est incliné devant la mémoire de tous ces patriotes qui ont consenti de lourds sacrifices jusqu’à l’ultime sacrifice pour l’avènement de cette ère démocratique.
«Aujourd’hui plus qu’hier, nous devons être à la hauteur du sacrifice de nos héros qui sont partis définitivement pour que cette ère démocratique soit», a-t-il assuré.
Que voulaient ces martyrs ?
A cette question, M. SANGARA de répondre : «Ils ne demandaient qu’à être reconnus comme des Maliens accomplis et dignes avec, en ligne de mire, la jouissance de la liberté d’expression, de toutes les libertés publiques, l’avènement d’une école de qualité, la fin du monolithisme politique, l’émergence d’institutions légitimes, la bonne distribution de la justice, la lutte contre la corruption et la délinquance financière, la santé pour tous, du travail pour les jeunes… »
C’est pourquoi, dit-il, le mois de mars s’impose en nous comme le mois de la Démocratie dans notre pays, et nous avons l’obligation de le respecter et de le considérer comme tel.
«Oui, l’or le plus précieux et qui brille pour tous est et demeure la Démocratie», a déclaré l’ancien ministre.
Il ressort de son propos que chaque fois que la liberté d’expression se rétrécit, le théâtre répand sa verve et déploie sa témérité pour reconquérir les espaces perdus. Mieux, il devient un moyen de lutte contre l’injuste et l’intolérable.
«Le théâtre est un élément important de nos sociétés, un moyen d’expression artistique, de communication et de divertissement. Il sert aussi à rassembler les gens, à leur raconter des histoires, à leur transmettre des messages… », a-t-il fait savoir.
«Aujourd’hui, accueillons-le dans son rôle didactique, en ce sens qu’il véhicule un message afin de nous faire prendre conscience des actes que nous posons en tant que décideurs ou en tant que citoyens ordinaires.», a-t-il recommandé.
Par Abdoulaye OUATTARA