La Fondation Friedrich-Ebert-Stiftung (FES) a publié les résultats de son enquête Mali-Mètre 2023 sur les perceptions et les opinions politiques des Maliens. Cette enquête, qui s’est déroulée du 11 au 23 février 2023, aborde les principales thématiques de l’actualité sociopolitique au Mali, à savoir : la transition politique en cours au Mali ; les défis et priorités des autorités de la transition ; la stabilisation et la sécurisation du Mali ; les partenariats ainsi que les échéances électorales à venir. Aussi, la justice, l’impunité et les perspectives pour le futur ont été traitées.

L’objectif principal de l’enquête Mali-Mètre est de recueillir les opinions des Maliens sur différentes questions marquantes de l’actualité ou décisives pour le présent et le futur du pays.
Concernant l’évolution de la situation générale du pays, 82% des enquêtés trouvent que la situation générale du pays s’est améliorée. Par contre, un Malien sur dix pense que la situation générale du pays n’a pas évolué ou s’est détériorée au cours des douze derniers mois, avec respectivement 8% et 9%.
Pour les enquêtés, les principaux défis auxquels est confronté le Mali actuellement sont : la lutte contre l’insécurité (70%), la lutte contre l’insécurité alimentaire (57%), la lutte contre la cherté de la vie (44%), la lutte contre le chômage des jeunes (38%), la lutte contre la pauvreté (26%).
Par rapport au niveau de satisfaction de la gestion de la transition, les résultats montrent que plus de neuf Malien sur dix sont satisfaits de la gestion de la transition (68% très satisfaits et 27% plutôt satisfaits).
Quant aux actions prioritaires à mettre en œuvre par le gouvernement de la transition, on notre entre autres : lutter contre l’insécurité (73%), lutter contre l’insécurité alimentaire (49%), créer de l’emploi (37%), améliorer le système éducatif (23%), lutter contre la pauvreté (22%), améliorer le système sanitaire (18%), restaurer la paix et la stabilité (18%).
Sur le respect du respect du chronogramme de la transition : trois Malien sur cinq pensent que le respect du chronogramme de la transition n’est pas important (35% pas important et 25% pas du tout important) ; soit un total cumulé de 60%.
Par ailleurs, l’enquête fait ressortir que quatre Maliens sur cinq (80%) ont plus confiance en le Président de la Transition. Toutefois, 8% des Maliens font plus confiance au gouvernement de la transition.
De même, pour trois Maliens sur cinq, l’implication des acteurs religieux dans la vie politique est une mauvaise chose (25% mauvaise chose et 35% très mauvaise chose) contre plus du tiers qui estime que cela est une bonne chose (16% très bonne chose et 22% bonne chose).
Plus de sept Maliens sur dix (71%) n’ont aucune connaissance du contenu de l’Accord ; 14% en ont une faible connaissance. Toutefois, 6% des Maliens ont une connaissance moyenne du contenu de l’Accord pour seulement 2% qui estiment en avoir une bonne connaissance.
Les résultats montrent que les trois principales attentes des citoyens maliens à l’égard des partenaires internationaux sont : la lutte contre l’insécurité (78%), la lutte contre l’insécurité alimentaire (49%) et la lutte contre le chômage des jeunes (39%).
Les principales raisons des conflits inter ou intracommunautaires évoquées par les enquêtés sont les mésententes entre populations (24%), les problèmes fonciers (23%) et la discrimination ethnique (20%).
Il est à souligner que plus de la moitié de la population malienne (57%) est insatisfaite du travail de la MINUSMA contre 23% des Maliens qui se disent satisfaits du travail de la mission onusienne au Mali.
Les Maliens reprochent principalement à la MINUSMA de ne pas protéger les populations contre la violence des groupes armés (72%), d’être complice des groupes armés (42%) et de contribuer à la cherté de la vie (22%).
Par rapport au niveau de confiance en la Russie pour aider le Mali dans la lutte contre l’insécurité, plus de neuf Maliens sur dix ont confiance (69% très confiants et 22% plutôt confiants) en la Russie pour aider le Mali dans la lutte contre l’insécurité. On observe les mêmes tendances dans presque toutes les régions sauf à Ménaka et à Kidal.
Comme conséquences négatives du retrait de Barkhane sur la situation sécuritaire, près de quatre personnes sur cinq (80%) estiment que le retrait de Barkhane n’aura aucun impact négatif sur le Mali. Cependant, plus de la moitié de la population de Kidal (51%) estime que le retrait aura pour conséquence la perte d’emplois. Cette opinion est partagée par 38% et 41% des populations de Gao et Ménaka, respectivement.
Quant aux conséquences positives du retrait de Barkhane sur la situation sécuritaire, 48% des Maliens soulignent la diminution de l’insécurité et 13,6% font cas de l’autonomie de l’armée malienne.
S’agissant de la satisfaction du travail des forces de défense et de sécurité, plus de neuf Maliens sur dix se disent satisfaits (82% très satisfaits et 17% plutôt satisfaits).
Ainsi, les forces de défense et de sécurité représentent une fierté pour 58% des Maliens et 36% des Maliens voient en elles leurs protectrices.
Pour les Maliens, les principales priorités politiques de la transition doivent être : organiser les élections présidentielles (35%) ; organiser un référendum (25%) ; organiser les élections législatives (23%) ; organiser les élections municipales (18%) ; améliorer la sécurité (16%).
Les principaux critères pour le choix du candidat aux prochaines élections évoqués par les enquêtés sont : un candidat honnête, juste et véridique (46%), un candidat qui aime son pays (40%), un candidat rigoureux pour une bonne gouvernance (31%).
Par rapport à la projection du Mali dans les six prochains mois, quatre Maliens sur cinq (82%) pensent que leurs enfants auront des niveaux de vie meilleurs qu’eux. 11% des Maliens pensent que leurs enfants auront des niveaux de vie moindres et pour 3% le niveau de vie restera inchangé.
Les grands souhaits du Mali pour l’avenir sont entre autres : le retour de la paix et de la sécurité (84%) ; la sécurité alimentaire (45%) ; et l’emploi pour les jeunes (42%).

PAR MODIBO KONÉ

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