Encore, le gouvernement de notre pays a réagi, le 3 novembre, au dernier rapport de l’ONG internationale de défense des droits de l’homme (Human Rights Watch) qui accuse les forces armées du pays de prendre « les civils pour cibles ». ‘’Des allégations non crédibles’’, a affirmé le gouvernement dans ses éléments d’observations. Le gouvernement soutient que lesdites allégations ne reflètent aucunement la réalité́ sur le terrain.
En réaction au communiqué de l’ONG Human Rights Watch intitulé « Mali : Les groupes islamistes armés et l’armée prennent les civils pour cible », le gouvernement de notre pays a indiqué n’avoir pas pu réagir aux allégations contenues dans les correspondances pour avoir reçu le document seulement deux jours avant l’échéance. Les autorités de la transition rappellent avoir reçu le texte le 20 octobre 2023 alors que sa réaction devrait parvenir à l’organisation le 22 octobre.
A l’image des précédentes conclusions de ladite ONG, les FAMa sont toujours sur le banc des accusés. Elles sont accusées à tort d’avoir violé les principes fondamentaux des droits de l’homme lors de leurs opérations militaires dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
L’on se rappelle que depuis quelques temps, les documents de Human Rights Watch sont rejetés par les autorités de la transition au motif que les démarches professionnelles ne sont plus au rendez-vous.
Réfutant les charges retenues contre les FAMa, le Gouvernement dénonce avec force « l’approche biaisée et sensationnaliste du communiqué de Human Rights Watch, qui, dès le titre de sa publication, met l’Armée malienne au même rang que les groupes islamistes armés ».
Le gouvernement a, à cet effet, critiqué cette démarche de HRW qui pose des doutes sérieux, non seulement « sur l’objectivité́ de son analyse, mais également sur la crédibilité́ de tous les faits allégués car ceux-ci ne tendraient qu’à étayer une ligne éditoriale clairement affichée d’emblée ».
Ainsi, en faisant un parti pris pour faire croire que l’Armée malienne « prenne les civils pour cible », pour le gouvernement Human Rights Watch se fait le relais « des éléments de langage de certains acteurs internationaux dont l’hostilité́ vis-à-vis du Mali n’est pas un secret ».
Au lieu de l’impartialité et de l’objectivité dans le traitement des informations, HRW a adopté une « démarche, entièrement à charge » contre notre pays et son armée. Celle-ci mène pour autant, rassure le Mali, ses missions dans le respect strict des dispositions pertinentes des droits de l’homme et du droit international humanitaire.
En plus de donner l’impression d’être manipulée, le gouvernement déplore également la méthode de collecte d’informations utilisée par Human Rights Watch ne reposant pas suffisamment d’approche professionnelle et de crédibilité. Ainsi, la transition accuse l’ONG américaine d’avoir recueilli les témoignages sur la base des appels téléphoniques, auprès de « personnes au courant des incidents », sans autre précaution minimum de recoupement d’informations.
« Il est tout aussi regrettable et en se fondant sur les commentaires faits par des médias instrumentalisés, sans vérification sur site, enlève toute crédibilité́ aux conclusions du rapport », fulminent les autorités.
Pour le gouvernement, la référence d’une organisation crédible à ces médias chassés du Mali pour manque de professionnalisme et d’être au solde de la France entache la sincérité des conclusions de HRW.
Et contre toute attente, le gouvernement affirme n’avoir de confirmation sur des cas de violations documentés par HRW dans notre pays. En clair, selon le gouvernement, l’ONG a dressé un récit fictif de cas d’abus des droits de l’homme.
« Aucun des cas de violations présumées des Droits de l’Homme contenus dans les présentes conclusions préliminaires de Human Rights Watch n’avait été, jusqu’à ce jour, porté à la connaissance des autorités judiciaires compétentes », insiste le gouvernement, ajoutant que cela renforce les doutes sur la crédibilité́ des allégations portées par Human Rights Watch et qui ne reflètent aucunement la réalité́ sur le terrain.
« Les opérations menées par les Forces Armées maliennes (FAMa) dans la région de Nara ont toutes ciblé les groupes armés terroristes et en conséquence sans aucun incident sur les populations civiles. A ce titre, l’opportunité́ d’une enquête ne s’était pas présentée », a affirmé le gouvernement.
Par ailleurs, le gouvernement rassure que toutes les allégations de violations graves des Droits humains portées à la connaissance des autorités judiciaires de l’ordre civil ou militaire, ont conduit à des enquêtes en vue d’en rechercher leurs auteurs et de les poursuivre.
« Toutefois, il importe de signaler les contraintes et les défis liés à la conduite des enquêtes dans le contexte d’insécurité́ que connait le pays depuis 2012. Nonobstant cet état de fait, la justice malienne a initié́ plusieurs procédures contre les membres des forces armées et de sécurité́ ou les groupes armés, dont certaines ont fait l’objet de jugement et d’autres en cours d’instruction préparatoire devant les juridictions civiles ou militaires », a soutenu le gouvernement.
En conclusion, la transition affirme que les allégations contenues dans le rapport de HRW étaient tendancieuses avec des déclarations infondées, des affirmations gratuites dans le seul but tendant à incriminer les autorités maliennes et les FAMa.
« Les violations graves citées dans ce rapport sont l’œuvre des groupes terroristes. Les civils, les militaires et les forces internationales payent un lourd tribut de cette barbarie. L’armée est dans sa mission régalienne de protection du territoire, des populations et des biens », relevons dans la réponse du gouvernement.
PAR SIKOU BAH