Le ‘’Grand meeting’’ du Cadre de partis et regroupements politiques pour le retour à l’ordre constitutionnel, afin de se prononcer sur l’état de la nation, initialement prévue pour ce samedi 4 février 2023, a été interdit par le Gouverneur de la ville de Bamako. Au même moment, le chef de l’exécutif régional, comme pris de court, n’a pu rien faire pour empêcher une manifestation spontanée devant le QG de la MINUSMA, ce même samedi 4 février. Interdiction sélective ou volonté de confiscation des libertés politiques ? En tout état de cause, nous sommes manifestement face à une situation de deux poids deux mesures.

Pour se prononcer sur l’Etat de la nation, la plateforme politique dénommée Cadre des partis et regroupements politiques pour le retour à l’ordre constitutionnel avait prévu d’organiser un “Grand meeting”, ce samedi 4 février 2023 à 15 heures au Rond-point de l’Obélisque (Bougie-Ba) à Hamdallaye ACI 2000. Mais, aux dernières nouvelles, cette manifestation a été interdite par un arrêté du gouverneur de Bamako pour des raisons, dit-il, sécuritaire.
Selon nos informations, le Cadre des partis et regroupements politiques pour le retour à l’ordre constitutionnel avait prévu de se prononcer sur la problématique du chronogramme électoral, la situation sociopolitique, et d’autres sujets comme la vie chère.
Une manifestation qui, visiblement, n’était pas du goût des autorités du District au regard des revendications contraire à la logique du moment qui invite tous les citoyens à un soutien sans faille et sans murmure aux actions de la transition.
En tout cas, le Gouverneur du District de Bamako n’est pas allé chercher loin les motifs pour interdire cette manifestation qui vient visiblement à contre-courant des agendas publics du moment.

«J’ai l’honneur d’accuser bonne réception de votre correspondance ci-dessus visée en référence, relative à une demande d’autorisation de meeting d’information, le samedi 04 Février 2023 à partir de 15 heures, à la Place du rondpoint Obélisque (rond-point Bougi-Ba) à Hamdallaye ACI2000. Cependant, en raison de la situation sécuritaire du moment, je suis au regret de ne pouvoir donner une suite favorable à votre requête. Comptant sur votre sens civique, je vous prie de croire à l’expression de mon entière disponibilité », a sèchement répondu le gouverneur du district de Bamako, Abdoulaye COULIBALY, aux responsables du Cadre qui regroupe les partis politiques de l’ex-majorité présidentielle en quête de nouvelle virginité.
De l’avis des observateurs, la logique sécuritaire aurait pu largement justifier cette fermeté du gouverneur contre les initiateurs de cette manifestation, d’autres manifestations n’avaient pas été organisées.
Malheureusement, force est de constater qu’au même moment où le meeting du Cadre a été empeché, les manifestants anti-MINUSMA ont bravé l’interdiction, ce samedi 4 février, pour se rassembler devant le QG de la mission onusienne à Sénou.
Ces mouvements supposés proches des autorités militaires de la transition donnent un ultimatum d’une semaine à la MINUSMA pour livrer la militante des droits de l’homme, Aminata Cheick Dicko, à la justice et annoncent une grande mobilisation contre la Mission onusienne au Mali.
Mais, selon certaines sources, il ne s’agit pas de livrer Aminata Dicko mais plutôt de faire dégager la MINUSMA de notre territoire.
Sur cette dernière manifestation, le Gouverneur du district, à défaut de la disperser pour les mêmes raisons, aurait pu produire un communiqué de condamnation.
Mais la réaction du chef de l’exécutif régional se fait toujours désirer. N’est-ce pas là une situation de deux poids deux mesures ?

Par Abdoulaye  OUATTARA

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