Le président Gouagnon COULIBALY investi lors du congrès extraordinaire controversé de l’Union pour la république et la démocratie (URD) présentant les vœux de son clan à la presse, ce samedi 28 janvier, a affirmé la mise en place d’une plate-forme politique et électorale dénommée Coalition pour un Nouveau Mali (CNM) en prélude aux prochaines consultations électorales.
La bataille de leadership au tour de l’héritage politique de Soumaïla CISSE se poursuit. A moins de deux semaines, après la conférence de présentation des vœux à la presse du clan Salikou SANOGO (le 7 janvier) ; c’était le tour du clan dirigé par Gouagnon COULIBALY de se prêter à cet exercice.
Une tradition au sein du parti pour exprimer son attachement aux valeurs de la liberté de presse et d’expression de façon générale dans un contexte où celles-ci sont fortement menacées.
En dépit de leur rôle de gardiens de la démocratie et de la République, Gouagnon COULIBALY a regretté que les journalistes payent souvent le prix fort en voulant simplement satisfaire les exigences de leur métier en se référant sur les données de Reporter sans Frontières.
En effet, selon RSF cité par le président COULIBALY, en 2022, 57 journalistes sont morts dans l’exercice de leurs fonctions, soit 18,8 % de plus qu’en 2021, 49 journalistes sont portés disparus, 65 sont pris en otages et 533 sont détenus soit 13,4% de plus qu’en 2021. Plus de 63% sont détenus sans jugement, parmi lesquels il y a 78 femmes soit 14,6%. (30% de plus qu’en 2021)
« Tout cela est inadmissible, scandaleux et révoltant ! Ces statistiques effroyables et en constante progression nous interpellent tous. Elles doivent interpeller tous les démocrates sincères et tous les républicains du monde entier », a-t-il compati.
Alors que la faitière des médias se bat pour l’indexation de l’aide à la presse au budget national, à l’image de nombreux pays, le conférencier n’a pas manqué de manifester sa solidarité aux journalistes pour le respect de leurs droits, notamment l’octroi de l’aide à la presse et l’amélioration constante de leurs conditions de vie et de travail.
Outre l’état des médias, le président Gouagnon COULIBALY est revenu sur la vie de son parti qui a failli être ébranlé, selon lui, par des contestations à l’interne. Il a ainsi saisi cette opportunité pour, à son tour, donner sa part de vérité, à l’image d’un droit de réponse à Salikou SANOGO qui a affirmé que sa démarche était en violation des textes de l’URD.
« Quelques camarades de la direction du parti, instrumentalisant la question de candidature de l’URD à une prétendue élection présidentielle, ont hélas exposé nos contradictions internes sur la place publique », a-t-il accusé, en rappelant que le congrès extraordinaire qui a été sanctionné par son élection est conforme à l’article 58 du statut du parti.
« Ce congrès s’est tenu dans toute la légalité requise et avec une légitimité record », a insisté M. COULIBALY.
Ensuite, se justifie-t-il, le seul motif qui nous a guidé dans l’organisation dudit congrès était de pourvoir au poste de premier responsable du parti laissé vacant suite à la disparition brutale de notre regretté Président Soumaïla CISSÉ.
Dans cette bataille rangée, le conférencier accuse ses détracteurs d’instrumentalisation cynique de la famille de feu Soumaila CISSÉ qui s’était fièrement affichée aux côtés du clan dirigé par le Pr Salikou SANOGO. Pour lui, ce dernier qui a animé une conférence de presse le 7 janvier a franchi « toutes les limites de la courtoisie, de la bienséance et du déni de justice ».
Par ailleurs, réaffirmant son soutien à la transition, le bureau de Gouagnon COULIBALY déclare que les futures élections générales doivent être transparentes, participatives et crédibles pour la stabilité de notre pays. En prélude à ce processus, le conférencier a informé la mise en place par son parti d’une plate-forme politique et électorale dénommée Coalition pour un Nouveau Mali (CNM), qui entend fédérer toutes les énergies positives pour le bien être de notre pays.
PAR SIKOU BAH