L’aveu est la mère des preuves ! Vincent Crouzet, ancien officier de l’armée et des renseignements Français, a affirmé clairement la semaine dernière sur la chaîne française d’informations continues, LCI, que le retrait de l’ambassadeur au Niger est une opportunité pour la France de mener des actions de déstabilisation clandestines dans le Sahel, contre nos pays (Niger, Mali et Burkina).
C’est pourquoi, les jours, semaines et mois à venir s’annoncent difficiles pour les populations et surtout les forces de défense et de sécurité des pays du Sahel, notamment ceux de l’Alliance des Etats du Sahel (Mali, Burkina, Niger).
L’ennemi résolument déterminé à se venger des «nègres qui nous ont jeté dehors», avec le soutien de ses alliés terroristes brandissant l’étendard du séparatisme, va intensifier ses efforts pour déstabiliser nos trois pays. Il est dès lors de notre responsabilité commune de nations résilientes, de citoyens conscients des défis et enjeux de l’heure, d’être vigilants, d’être toujours en alertes et prêts à soutenir nos vaillantes forces de défense engagées contre ces terroristes et mercenaires à la solde de la France pour maintenir l’offensive et neutraliser l’ennemi.
C’est une guerre totale, malheureusement, qui ne fait l’économie d’aucun moyen et qui est menée au préjudice de la nation malienne, à travers des fils instrumentalisés par la France contre leur pays. Pendant dix ans, entre leurres et lueurs, accords pour la paix et zone tampon, forces d’interposition et force d’interférence, pardon forces d’occupation, la France et la Minusma ont interdit à l’armée malienne d’opérer partout sur le territoire de la République (‘‘les Touaregs sont nos amis… ils sont chez eux’’, on ne les touche pas).
Au moment où elle interdisait à l’armée malienne de se déployer au Mali, la France formait et entraînait les soldats séparatistes de la CMA contre le Mali, à travers le CSMAK (Commission sécuritaire Mixte de l’Azawad), une armée parallèle reconnue et entretenue par la Minusma.
Pendant cette période d’occupation (2013-2022), qui, on le sait désormais n’avait rien à voir avec la lutte contre le terrorisme, la France, non seulement, a aidé à former mais aussi équiper en armes et logistiques les combattants de la CMA qui s’allient aujourd’hui avec le GSIM pour attaquer le Mali, et demain peut-être les intérêts dans toute la sous-région.
La guerre, la France la mène aussi contre notre pays au plan économique et structurel. Propriétaire du franc F CFA, la France nous mène la vie difficile au sein de l’organisation pour l’institution d’émission monétaire qu’est l’UEMOA.
Depuis deux ans, à travers des actes hostiles, la France s’illustre «également par ses interventions intempestives et illégales pour retarder voire empêcher le traitement de nos demandes de financement dans plusieurs Institutions financières sous- régionales, régionales et internationales ».
Pire, elle parvient hélas, «à instrumentaliser des organisations sous régionales africaines, opposant des pays frères les uns aux autres, uniquement pour ses intérêts géopolitiques, dans une démarche néocoloniale et paternaliste».
La guerre contre le terrorisme qui mobilise aujourd’hui toutes les ressources des pays du Sahel, particulièrement le nôtre, est, faut-il le rappeler, une guerre d’immixtion et d’interférence. Les accointances de la France avec les terroristes sont avérées, dénoncées et jamais démenties. Notre pays, depuis 2022, le dénonce avec force à la tribune de l’ONU de même que ses ingérences qui continuent de faciliter les activités criminelles des groupes armés terroristes.
Malgré ces dénonciations, la France, «pays, membre permanent du Conseil de sécurité, continue, en toute impunité, ses manœuvres de déstabilisation du Mali et du Sahel, comme en témoigne la récente libération de terroristes dans la zone des trois frontières du Burkina, du Mali et du Niger, en dehors de tout cadre judiciaire et à l’insu des Etats concernés, pour perpétrer plus d’actions terroristes contre nos populations civiles et nos Forces de défense et de sécurité».
La guerre, elle est aussi communicationnelle. Depuis le faux charnier de Gossi en mai 2022 où la France a mis en scène des cadavres enfouis dans le sable pour accuser les instructeurs russes de Wagner au lendemain de la rétrocession de la base de Gossi, chacun savait qu’elle n’allait pas lésiner sur les moyens pour salir notre pays et ses alliés. L’instrumentalisation de la question des droits de l’homme par la mission onusienne procède de cette guerre communicationnelle menée à notre pays par procuration contre la Russie.
L’utilisation des moyens de communications ultramodernes, y compris des drones pour les images aériennes, par les rebelles et leurs alliés terroristes doit donner lieu à réflexion, de même que l’inondation des réseaux sociaux par la propagande outrancière menée depuis un pays voisin du nôtre doit nous décider réévaluer l’apport de la France mais aussi des autres soutiens consentants ou obligés à la cause azawadienne.
L’objectif, que nul ne se goure, ce n’est pas la tête de Assimi Goïta, ni les barrettes des 5 colonels, encore moins la matricule de réserviste de Choguel Kokalla Maïga, mais la partition du Mali en vue de d’exploiter et jouir impunément des ressources de notre nation.
La guerre, elle est enfin souverainiste. Au-delà du contexte sécuritaire en ébullition, le quotidien des Maliens devient de plus en plus intenable à cause des difficultés économiques dus en grande partie aux mesures de rétorsion prises par les France et ses valets de la CEDEAO et de l’UEMOA.Pouvait-il en être autrement ?
C’est ignoré tout l’enjeu géostratégique, géopolitique et géoéconomique de la crise à laquelle notre pays fait face. N’importe quel régime civil (à moins de se prostituer avec la France) aurait connu cette crise, ou même pire.
Raison : notre pays a fait le choix souverain d’affirmer sa souveraineté à travers la diversification de ses partenariats stratégiques autant sur le plan sécuritaire qu’économique. Toutes qui ont et vont forcément impacter les intérêts de certains partenaires, au premier plan, la France, qui pensaient maintenir notre pays sous coupé réglée ad vitam ad aeternam. La France n’a jamais envisagé la souveraineté pleine et entière pour notre pays et pour les autres de l’Afrique noir. Nous avons été sa vache laitière, elle ne peut concevoir nos rapports autrement. Aussi, elle fera tout pour nous soumettre fusse-t-il à travers une partition du Mali.
La guerre, c’est enfin une guerre de casting. Comme en 2012, le ministre des Affaires étrangères de l’époque déclamait et entonnait «la rébellion qui vole de victoire en victoire» sur du mensonge et pour marquer les esprits, aujourd’hui au moyen de ces réseaux sociaux sur lesquels on déverse d’abondantes images truquées et fake-news, la France et ses poulains de la CMA espèrent venir à bout de la détermination de notre peuple à défense son unité, sa cohésion sociale et son intégrité territoriale. Il ne s’agit pas de gagner la guerre, il faut la gagner avec la manière en préservant l’âme de notre nation : une et indivisible.
Mais sachez que ce qui est sûr et certain, nous sommes déterminés à défendre les intérêts du peuple malien et à défendre la souveraineté du Mali.
Toutefois, je donne l’assurance au peuple malien que nous allons faire face à ces menaces d’où qu’elles viennent.
Le compte à rebours est lancé. Le deadline, c’est le 31 décembre. A partir de là, nous serions des Maliens, ou des Maliens amputés d’une partie de leur âme.
Qu’à Dieu ne plaise !
Mais que chacun en soit conscient et se lève dans un élan de sursaut national pour sauvegarder le Mali éternel (terme qui fait mal parait-il à la France).
PAR ABDOULAYE OUATTARA