Dans un communiqué conjoint signé le 28 janvier 2024, le Mali, le Niger et le Burkina-Faso, tous membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), ont annoncé leur retrait de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). En effet, nous avons recueilli l’avis des uns et des autres par rapport à cette décision.
Mme SIDIBE Aicha KEITA, agent d’accueil : «Cette décision est à saluer»
J’approuve la décision du gouvernement. Vraiment, cette décision est à saluer. Parce que, je n’ai vu aucune importance de l’existence du Mali au sein de cette Organisation qui ne faisait que protéger les Chefs d’État de l’Afrique de l’Ouest contre la volonté les populations des États membres. La CEDEAO a été créée pour le bonheur des États africains. Donc, nous en tant que Maliens, avons connu d’énormes difficultés pour lesquelles la CEDEAO n’a apporté aucune solution. Imaginez, combien de personnes sont mortes lors de l’attaque du Bateau ‘’Tombouctou’’. Des villages ont été pillés et détruits dans notre pays ; mais la CEDEAO ne s’est pas intéressée. Ce qui intéresse les Chefs d’États de la CEDEAO, c’est comment protéger leur pouvoir. En tout cas, je salue la courageuse décision des autorités de la Transition.
El hadj Seydou Patrice P. DEMBELE, secrétaire général de l’AMS-UNEEM : « Notre souveraineté retrouvée ne peut plus nous permettre d’être des vassales … »
« Bravo aux autorités de la Transition et aux Présidents des trois pays que compose l’Alliance des États du Sahel (AES) pour avoir pris cette décision de retrait du Mali de la CEDEAO. Il le fallait. Nous ne pouvons pas continuer à subir les injustices d’une organisation sous régionale dont nous sommes, nous-mêmes membres fondateurs, qui s’est transformée en ‘’grin’’ au desiderata de leur désir et prennent des décisions illégales et illégitimes. Notre souveraineté retrouvée ne peut plus nous permettre d’être des vassales de quelques pouvoirs. Donc, après cette décision, il faut que les Maliens se mettent au travail. La récréation est terminée.
Je lance d’abord un premier appel de cohésion sociale entre nos cinq colonels et une cohésion entre les Chefs d’États des trois pays de l’AES avec leurs différents gouvernements respectifs. Aussi, je lance un appel également aux plus hautes autorités de dire aux Maliens qu’il n’est plus question de partis politiques, mais de fédérer toutes les intelligences pour que les Maliens puissent se mettre au Travail.
Il y a un proverbe bobo qui disait ceci : ‘’Quand le cheval du Chef de village tombe dans un puits, les Forces vivent du village ont du travail’’. Nous, nous avions vu cela venir et nous sommes parfaitement d’accord avec ce retrait du Mali de la CEDEAO. Les effets collatéraux, nous allons les gérer. Certains parlent du passeport CEDEAO, de la carte biométrique et de la création de la monnaie. Tous ceux-ci vont venir après. Mais nous sommes au mois de février où l’ultimatum de la CEDEAO plane sur notre tête. Devons-nous attendre quelqu’un qui a tiré une fois sur toi avec la poudre et c’est renflé dans tes yeux. Je lance dernier appel à toute la population malienne à l’union sacrée autour de nos autorités. Je conseille enfin, à nos autorités d’écouter la voix du Peuple. Nous, les différentes associations apolitiques, nous devrons être les relais pour sensibiliser la masse laborieuse vers la direction que plane le Mali. Il est temps que les gens enlèvent leurs mentaux de politiciens pour en filer enfin, le tablier de l’ouvrier ».
Adama Marie TRAORE, agent à l’Hôpital Gabriel TOURE : « Une décision historique »
Tout d’abord, je tiens à féliciter et à remercier les autorités de la Transition pour avoir pris cette décision historique. Je pense qu’il fallait prendre une telle décision. Depuis que j’’ai appris la nouvelle, cela a été une joie pour moi. Car, c’est une décision qui est à saluer et à encourager vivement. Je ferai de mon mieux pour que les gens puissent comprendre pourquoi il y a eu une telle décision. Je demanderais aux autorités de la Transition de faire une bonne communication autour de cette décision de retrait pour qu’on ne puisse pas noyer le poisson dans l’eau.
Que le Peuple malien de Bamako jusqu’au fin fond de la campagne, puisse comprendre que cette décision était la bienvenue pour le bien-être de la population elle-même. Je vous rappelle que les Assises nationales de la refondation (ANR) ont permis aux uns et aux autres de se prononcer sur la situation du pays.
La CEDEAO en tant qu’Organisation sous régionale n’a pas été à hauteur de souhait dans sa mission. Une Organisation qui est créée pour le bien-être de la population, et pour qu’il ait une bonne politique de gestion dans les pays membres. Le Mali, dans sa crise multidimensionnelle, n’a pas senti l’existence de la CEDEAO. Pour preuve, c’est la CEDEAO qui nous avait imposé les sanctions illégitimes et illégales dont le Peuple malien a souffert. Ensuite, la CEDEAO n’a pas réagi lors de l’attaque du Bateau Tombouctou où plusieurs personnes ont perdu la vie. Ce jour, on n’a pas vu même un simple communiqué de condamnation de la CEDEAO de cette attaque lâche. Il y a pas mal d’exemples qui se sont passés dans notre pays au vu et au su de cette Organisation sous régionale.
Et nous avons compris que le Mali avait été délaissé par cette Organisation sous régionale. La CEDEAO n’étant pas cet instrument qu’on avait souhaité, la décision prise par les États membres de l’AES est la bonne. En effet, j’encourage vivement les autorités de la Transition à œuvrer dans ce sens pour le bonheur des Maliens.
Maimouna B. COULIBALY, secrétaire : « La CEDEAO nous piétinait par tout »
J’ai été surprise d’apprendre que le Mali quitte la CEDEAO. Cette décision de retrait de la CEDEAO a ses conséquences et ses avantages. Mais, vraiment avec la CEDEAO, ce n’est pas du tout aisé. Il faut que les autorités de la Transition se préparent pour alléger les inconvénients qui pourraient suivre cette décision. Car, les conséquences pourraient être des difficultés de transaction entre le Mali et ces pays membres de la CEDEAO comme la Côte d’ivoire et le Sénégal. Sur le plan économique, je pense que ça sera difficile de tenir les conséquences de cette décision.
Parlant des avantages, le Mali est un pays libre et souverain. Toutefois, la CEDEAO nous piétinait par tout. Elle prenait des sanctions inutiles contre le Mali qui était un des pays membres fondateurs de cette Organisation sous régionale. En tout cas, j’apprécie la décision du Gouvernement malien. Que le Mali gagne ce combat.
Alassane SYLLA, taximan : « Aujourd’hui, la CEDEAO est le Grin des Chefs d’États »
J’ai appris dimanche que le Mali a quitté la CEDEAO. C’est normal que le Mali claque la porte de cette organisation. Dans une organisation, si tes préoccupations ne sont pas prises en compte, cela ne sert à rien que tu continues à être membre de cette organisation. Les Maliens ont été victimes plusieurs fois des sanctions de cette CEDEAO. Cette décision de retrait de la CEDEAO devrait être prise depuis très longtemps par les autorités de la Transition. Car, la CEDEAO a perdu son sens il y a longtemps. Si elle a pour mission de protéger les personnes et de leurs biens dans les pays membres, le Mali n’a bénéficié de rien. Aujourd’hui, la CEDEAO est le Grin des Chefs d’État.
La CEDEAO réagit seulement si l’un de ses chefs a des difficultés. C’est en ce moment qu’elle demande le retour à l’ordre constitutionnel. Mais la CEDEAO ne se mobilise jamais pour libérer les États membres dans l’insécurité…
Mme DEMBELE Aïssata CAMARA, secrétaire d’administration : « Cette décision vient à point nommé »
Le Mali quitte la CEDEAO. C’est une très bonne nouvelle pour notre pays qui n’avait eu que des sanctions inhumaines et illégitimes durant ces dernières années. Notre Maliba a beaucoup souffert avec la CEDEAO. Les Chefs d’État de cette Organisation avaient tenté de mettre notre pays dans le trou, mais Dieu nous a sauvé et grâce également à la sagesse des autorités nationales. On a compris que la CEDEAO n’est plus là pour défendre les populations de leurs États. D’où la décision du Mali de se retirer de cette Organisation. C’était vraiment le moment opportun que les autorités de la Transition prennent cette décision.
Réalisé par SABA BALLO